EN UN MONDE PARFAIT

Laura Kasischke

2010

Christian Bourgeois éditeur

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Jiselle est hôtesse de l’air, trentaire et célibataire quand Mark, commandant de bord, superbe veuf père de trois enfants, lui demande de l’épouser. Les filles aînées de Mark – Sara et Camilla –  détestent  la nouvelle venue, tandis qu’elle arrive à apprivoiser le jeune Sam.

Jiselle a démissionné pour s’occuper de sa maison et des enfants de son époux, tandis que celui-ci est de plus en plus absent. « Que diable faisait-il là ? Mark avait été absent quatre jours sur cinq depuis le début du mois. Si elle n’obtenait pas que Sam ressorte de sous ce lit, il se pouvait qu’il y reste jusqu’à ce que Mark rentre à la maison. Un squelette d’enfant en jean et T-shirt. Boucles blond vénitien et poussière. »

Pendant ce temps, une terrible épidémie, qualifiée de « grippe de Phoenix », continue de frapper les Etats-Unis, et les citoyens américains sont persona non grata hors de leurs frontières. Mark est ainsi retenu en quarantaine lors d’une escale en Allemagne, et Jiselle doit faire face seule aux coupures d’électricité et aux restrictions d’essence et alimentaires, tandis que le pays sombre dans le chaos.

« Il s’était dit très peu de chose sur ce qui arrivait véritablement aux victimes de la grippe de Phoenix. Seul le ministre de la Santé s’était exprimé sur le sujet. Il avait été critiqué pour son attitude propre à engendrer la peur, et remplacé à son poste par quelqu’un de plus réservé. Mais ses paroles – « J’ai vu des gens succomber au cancer et j’ai vu des gens s’éteindre du sida, or j’ignorais que le Seigneur eût en réserve de bien pires façons de mourir » – avaient été reprises et citées cent mille fois avant que l’on tente de les étouffer. »

Jiselle doit tout mettre en œuvre pour protéger sa nouvelle famille, malgré les différends qui les oppose. Elle organise donc leur vie autour de leçons, de jeux, en attendant que les choses s’arrangent.

Encore une fois, Laura Kasischke mêle la poésie à l’horreur, elle dépeint les paysages, les relations humaines, elle nous tient en haleine jusqu’au bout… et on reste encore imprégné de son écriture après avoir refermé le livre. Moi qui n’aime pas particulièrement les descriptions, je suis toujours fascinée par son aptitude à me faire ressentir (voir, sentir, éprouver) ce qu’elle expose, comme un tableau : « Le temps avait été tellement chaud, ensoleillé et humide, cela de si bonne heure, que toutes les fleurs étaient déjà à leur plus haut degré d’épanouissement, pour ensuite faner dès le début de juillet. Les magnolias, l’air gorgés d’eau, tapissaient la pelouse de leurs pétales. Les branches des rosiers fléchissaient sous le poids des roses. Les jonquilles étaient couchées, leurs tiges ayant ployé sous la charge de fleurs énormes. »

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2 réflexions sur « EN UN MONDE PARFAIT »

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