Lisa Gardner
2015
Albin Michel, 509 pages
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Une famille de Boston, Justin le père, Libby la mère, Aschlyn la fille de 15 ans, a disparu vendredi soir à son domicile, sans effraction, sans témoin. L’enquêtrice privée Tessa Leoni, personnage récurrent des livres de Lisa Gardner, est dépêchée par l’entreprise en bâtiment dont Justin est le patron pour travailler auprès de la police locale et du FBI.
Et les enquêteurs apprennent vite que tout n’était pas si rose dans la petite apparence parfaite de la famille Denbe : Justin trompait sa femme, celle-ci noyait son chagrin dans les médicaments, et tous les deux avaient perdu le lien avec leur fille. Mais pourquoi les enlever ? Vengeance personnelle ? professionnelle ? L’entourage de Justin est en effet issu de milieux plutôt louches.
Jusqu’à ce que les ravisseurs fassent leur demande de rançon.
Le roman est construit, comme bien souvent chez Lisa Gardner, par l’alternance de chapitres à la première personne, la narratrice étant ici Libby, et du récit de la progression de l’enquête de police.
C’est d’autant plus intéressant qu’on sait grâce à Libby où sont maintenus les membres de la famille, la manière dont ils sont traités par leurs ravisseurs, mais quasiment jusqu’à la fin du livre, on n’a aucune information sur la raison de ce rapt. C’est très violent, rapide, les actions se déroulant principalement sur 4 jours. On assiste à la désagrégation de ce qui restait de la famille, et puis au sursaut de vie, car ils veulent s’en sortir, notamment pour leur fille.
Même si j’avais deviné une partie de la fin, il y a un très bon suspense et beaucoup d’humour dans ce livre (notamment lorsque Tessa interroge le coiffeur de Libby : « Ce qui lui a valu d’être présentée à James Farias, un des plus beaux spécimens de mâle qu’elle ait jamais rencontrés. Balayage blond, mâchoire carrée, barbe naissante taillée avec art, regarde bleu perçant, le tout avec des épaules et des bras sculptés comme on en voit rarement ailleurs qu’à Hollywood. Malheureusement pour elle, elle a comme l’impression que la nature ne lui a pas donné l’équipement nécessaire pour attirer l’attention de James. Encore une raison pour laquelle Sophie restera fille unique. »), ce qui permet de relâcher un peu la tension.
Lu très vite… car j’avais hâte d’arriver au dénouement, et je n’ai pas été déçue.
Citations : « quelques cas d’homicide involontaire commis au volant d’une voiture, notamment celui d’une femme de 80 ans qui jurait avoir roulé sur son mari de 85 ans par accident. Trois fois. On avait découvert qu’il approuvait avec la voisine de 70 ans. Une dévergondée, avait déclaré l’épouse, sauf qu’on avait plutôt entendu défergondée, parce que avant de rouler « accidentellement » sur son mari à trois reprises, elle n’avait pas pris la peine de chausser son dentier »
« Une bonne coupe de cheveux, ce n’est pas important pour les cheveux, chérie, mais pour la femme qui est en dessous. Si vous la négligez aujourd’hui, demain vous ne pouvez pas reprocher aux autres d’en faire autant. »
« Bien sûr, des inconnus peuvent faire du mal. Mais les gens que vous aimez font ça tellement mieux… »