Katherine Scholes
2005
Editions Belfond, 426 pages
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Après avoir été enchantée par La Reine des pluies, Leopard Hall et Les fleurs sauvages des Bougainvilliers, j’ai un peu moins aimé ce livre. Peut-être parce que ce n’est pas l’histoire à laquelle je m’attendais.
Zelda vit avec son père pêcheur sur une petite île de Tasmanie. Elle sait très peu de choses sur sa mère Ellen, qui est décédée alors qu’elle avait 4 ans. A la mort soudaine de son père, elle découvre qu’en fait sa mère est bien vivante, et comme elle n’a aucune attache, elle va partir pour essayer de la retrouver et comprendre pourquoi on lui a menti.
L’histoire racontée est en fait celle d’Ellen, depuis son enfance, sa vie de danseuse célèbre qui a tout plaqué avec son mari pour échapper aux contraintes médiatiques, mais qui au contact de sa fille Zelda, va avoir peur de reproduire les mauvais traitements qu’elle a elle-même subis de la part de sa mère. Ellen a donc préféré s’enfuir plutôt que de faire du mal à son enfant. Mais elle a souhaité garder un lien avec Zelda, ce que son mari lui a dénié.
Alors, avec l’aide de deux amies, riches et anorexiques, elle décide d’aller en Inde se ressourcer et tenter de les sauver. Là elle découvre des gens affamés, et le contraste est saisissant entre celles qui se privent sciemment de manger et la population qui mendie pour quelques miettes.
Ellen va ouvrir une distribution de repas pour ces pauvres, et peu à peu, elle va devenir une sorte de sainte pour tous ces gens, la dame au sari bleu.
Les descriptions de Katherine Scholes sont toujours aussi belles : «
Les rapports mère-fille sont très largement exposés dans cet ouvrage, violents et avec des résultats catastrophiques parfois, ainsi que le contraste entre la richesse des jeunes américaines habituées à être servies et la pauvreté du monde qu’elles vont découvrir.
Des destins de femmes tourmentées par leurs origines.
CITATION :
« Alors qu’ils approchaient de la maison, des fleurs de jardin se mêlèrent à la forêt ; des bleuets, des banksias jaunes émaillaient les buissons, s’insinuaient entre les lianes. Elle aperçut d’abord le sommet du toit, pentes vert foncé derrière l’entrelacs des branches. Ensuite, elle vit un long mur couvert de glycine blanche et des fenêtres aux volets fermés. Le sentier les avait menés au bord d’un champ d’herbes folles, près d’une fontaine de marbre blanc, asséchée et bouchée par les feuilles. La maison, devant eux, était ombragée par une longue véranda tendue d’une toile verte en mauvais état. »
«Le carton de vieilles revues de robes de mariée faisait le tour de l’île, quand l’occasion l’exigeait, accompagné d’un paquet de restes de dentelles et de rubans. Comme la layette et les vieilles poussettes, on se les repassait d’une famille à l’autre, passage de témoin dans une course de relais sans fin. »
« L’avenir lui procurait quelques angoisses. Elle n’imaginait que trop bien sa vie avec Drew : de fiancée, elle deviendrait épouse, puis jeune mère, organiserait des activités pour les enfants et donnerait un coup de main à la cantine. Tous les mois, elle attendrait son magazine préféré et compterait les jours jusqu’à l’arrivée de celui-ci, avide de cette fenêtre ouverte sur le monde, sur cette autre vie à laquelle elle n’aurait jamais accès. Mais, au moins, elle n’aurait pas de problème d’identité. Elle saurait qui elle était, où elle allait. Ce serait rassurant. »