LE VER À SOIE

Robert Galbraith

689 pages

Le livre de poche, juin 2018

Deuxième titre de la série écrite par J K Rowling sous pseudonyme, Le Ver à soie reprend les personnages de Cormoran Strike, détective privé Londonien et de son assistante Robin.

Tandis que l’Appel du Coucou, le premier opus, propulsait le lecteur dans le monde de la mode et des « people », le présent ouvrage met en scène le petit monde de l’édition, des écrivains aux éditeurs en passant par les agents littéraires.

Strike est ainsi contacté par la femme d’un écrivain disparu depuis quelques jours, et dont le dernier manuscrit « Bombyx Mori », non encore publié, serait une bombe révélant les travers (sexuels majoritairement) de son entourage de façon outrancière et diffamatoire.

Strike recherche des indices dans le roman pour savoir où pourrait se cacher l’écrivain, et se rend compte que nombre de personnes auraient à coeur de se venger après lecture : sa propre femme Leonora, sa maîtresse Kathryn Kent, son agente Elizabeth Tassel, son ancien ami écrivain Michaël Fancourt, le PDG de sa maison d’édition Daniel Chard et Jerry Waldegrave, son éditeur.

Mais lorsque Strike découvre le cadavre d’Owen Quine atrocement mutilé et que sa femme est soupçonnée, il ne peut y croire, et va poursuivre son enquête malgré l’interdiction de Scotland Yard.

Strike va devoir faire appel à ses amis ainsi qu’à certains membres de sa famille pour s’introduire dans les cercles privés londoniens.

En parallèle, on suit les autres enquêtes classiques du détective privé (adultère, détournements de fonds) et l’évolution de la relation entre Strike et Robin, qui finit par lui avouer (tout comme à son fiancé Mathew, d’ailleurs) qu’elle veut être plus qu’une assistante derrière son ordinateur.

Les personnages secondaires sont un peu caricaturés, et il y a des redites, notamment dans les descriptions des sentiments de Strike envers son ancienne compagne Charlotte, mais malgré quelques longueurs, les interrogatoires de Strike et Robin sont très intéressants. Et le monde de l’édition décrit ici ne donne pas vraiment envie de s’y frotter… quelques comptes à régler, Mme Rowling ?

C’est un bon roman, plein d’humour avec deux personnages principaux toujours attachants.

CITATIONS

« Seulement voilà, Strike ne connaissait pas d’autre façon de procéder. Il était indécrottablement pointilleux ; cela faisait partie du code de conduite qu’il s’était fixé en parvenant à l’âge adulte : faire son boulot comme il faut et jusqu’au bout. »

« ´Les écrivains ne sont pas des gens comme les autres, poursuivit Waldegrave. Croyez-moi. Tous ceux qui ont un tant soit peu de talent ont aussi un grain. (…). ´»

« Strike avait parfois travaillé avec des chiens renifleurs. Leur croupe frétillante, leurs queues qui battaient la mesure ajoutaient une note joyeuse et incongrue aux sinistres recherches. »

« (…) C’était une femme limitée, dit Elizabeth avec dédain. Mais l’idée de devenir écrivain l’excitait énormément. Vous n’imaginez pas le nombre de personnes qui se croient capables d’écrire. Vous n’imaginez pas les merdes que je reçois, jour après jour. (…) »

« La BSI exigeait de ses officiers qu’ils classent les données recueillies selon une grille préétablie – individus, lieux, objets… Cette méthode rigoureuse avait fait ses preuves. En général, Strike s’efforçait de la respecter mais, là, il préférait ne pas montrer à ses interlocuteurs qu’il rangeait leurs déclarations dans des boîtes mentales. Quand on interrogeait des personnes convaincues qu’elles vous rendaient service en acceptant de vous parler, il fallait adopter d’autres techniques. »

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