QUINTETT : série en 5 volumes

Scénario de Franck Giroud

Editions Dupuis

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2005, Premier mouvement : Histoire de Dora Mars            dessin de Cyril Bonin, 64 pages

2005, Deuxième mouvement : Histoire d’Alban Méric            dessin de Paul Gillon, 64 pages

2006, Troisième mouvement : Histoire d’Elias Cohen          dessin de Steve Cuzor, 64 pages

2006, Quatrième mouvement : Histoire de Nafsika Vasli        dessin de Jean-Charles Kraehn, 64 pages

2007, Dernier mouvement : La chute        dessin de Giancarlo Alessandrini, 80 pages

Quintett, c’est la même histoire racontée de points de vue différents dans les quatre premiers volumes qui peuvent donc se lire dans n’importe quel ordre. Les quatre protagonistes, Dora Mars, Alban Méric, Elias Cohen et Nafsika Vasli font partie du groupe de musique mis en place pour égayer la vie des soldats stationnés à Pavlos (Macédoine) en 2016. Une succession d’évènements va les amener sur les lieux et combiner leurs destins.

Dora, chanteuse qui rêve de gloire, est tombée amoureuse à Paris d’un aviateur qu’elle compte retrouver sur place. Entre désillusions et rêves retrouvés.

Alban l’historien violoniste se découvre homosexuel, entretient une relation avec son ordonnance Manolis, et fait très vite l’objet de chantage.

Elias est le mécano des avions, il aime le jazz et se prend de passion pour une jeune Grecque, Aleka, qui est maltraitée par son oncle. Elias est prêt à tout pour Aleka.

Naksika, jeune aubergiste, aime passionnément un brigand, Stélios, qui veut toujours plus pour s’enrichir, et trempe dans des combines avec les Français.

Ce qui est très intéressant dans cette série, c’est bien évidemment l’histoire de chacun des personnages qui les rend attachants, on les voit se débattre dans des difficultés sentimentales, financières, morales, tandis que les pires travers humains sont mis en exergue : spoliation, profit, chantage, jalousie, meurtres, mais également le travail effectué par chaque dessinateur au service du scénario de Franck Giroud. Chaque lecteur peut donc y trouver ce qui lui plaît, pour ma part, j’ai beaucoup aimé les dessins des deuxième et quatrième volumes.

Le cinquième volume doit être lu en tout dernier, car il explique tout le processus des autres. En 1932, les quatre héros sont à nouveau réunis pour connaître ce qui a vraiment présidé à leur histoire, et le dénouement est exceptionnel.

J’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de cette série, à chercher où se situait le « hic », et je ne l’avais pas trouvé !

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Le 5ème règne

Maxime Chattam

527 pages

Editions du Masque 2003, Pocket 2006

Premier livre écrit par Maxime Chattam et publié sous pseudonyme en parallèle de ses ouvrages « officiels », il s’agit pour l’auteur de nous ramener vers l’enfance, les rêves, l’atmosphère inquiétante et les enquêtes adolescentes.

Dans la petite ville d’Edgecomb endeuillée par la mort récente d’un jeune garçon, quelques jeunes gens s’assemblent pour une séance de spiritisme autour d’un vieux grimoire retrouvé par hasard dans la maison de l’aïeul de Sean, le héros de l’histoire.

Mais cette soirée va déclencher le chaos sur la ville et multiplier les meurtres car des forces invisibles ont été libérées. Une course contre la montre se met en place contre ces forces funestes qui veulent détenir un pouvoir extraordinaire. Sean et ses amis vont devoir lutter bien malgré eux pour… sauver l’humanité!

Atmosphère malsaine, quête d’un tueur par des adolescents, Ogre et démons aux yeux rouges effroyables, méchants et gentils, amours et désillusions, ambiance apocalyptique, peur pour ces jeunes qui craignent d’être décimés, tout est réuni pour un conte fantastique pour la jeunesse à la mode Chattam.

Ça se lit vite, mais ne peut rivaliser pour moi avec ses ouvrages postérieurs.

Je préfère les thrillers aux romans fantastiques, cela joue forcément aussi sur mon appréciation de ce livre que je suis malgré tout contente d’avoir acheté en Ressourcerie.

LE VER À SOIE

Robert Galbraith

689 pages

Le livre de poche, juin 2018

Deuxième titre de la série écrite par J K Rowling sous pseudonyme, Le Ver à soie reprend les personnages de Cormoran Strike, détective privé Londonien et de son assistante Robin.

Tandis que l’Appel du Coucou, le premier opus, propulsait le lecteur dans le monde de la mode et des « people », le présent ouvrage met en scène le petit monde de l’édition, des écrivains aux éditeurs en passant par les agents littéraires.

Strike est ainsi contacté par la femme d’un écrivain disparu depuis quelques jours, et dont le dernier manuscrit « Bombyx Mori », non encore publié, serait une bombe révélant les travers (sexuels majoritairement) de son entourage de façon outrancière et diffamatoire.

Strike recherche des indices dans le roman pour savoir où pourrait se cacher l’écrivain, et se rend compte que nombre de personnes auraient à coeur de se venger après lecture : sa propre femme Leonora, sa maîtresse Kathryn Kent, son agente Elizabeth Tassel, son ancien ami écrivain Michaël Fancourt, le PDG de sa maison d’édition Daniel Chard et Jerry Waldegrave, son éditeur.

Mais lorsque Strike découvre le cadavre d’Owen Quine atrocement mutilé et que sa femme est soupçonnée, il ne peut y croire, et va poursuivre son enquête malgré l’interdiction de Scotland Yard.

Strike va devoir faire appel à ses amis ainsi qu’à certains membres de sa famille pour s’introduire dans les cercles privés londoniens.

En parallèle, on suit les autres enquêtes classiques du détective privé (adultère, détournements de fonds) et l’évolution de la relation entre Strike et Robin, qui finit par lui avouer (tout comme à son fiancé Mathew, d’ailleurs) qu’elle veut être plus qu’une assistante derrière son ordinateur.

Les personnages secondaires sont un peu caricaturés, et il y a des redites, notamment dans les descriptions des sentiments de Strike envers son ancienne compagne Charlotte, mais malgré quelques longueurs, les interrogatoires de Strike et Robin sont très intéressants. Et le monde de l’édition décrit ici ne donne pas vraiment envie de s’y frotter… quelques comptes à régler, Mme Rowling ?

C’est un bon roman, plein d’humour avec deux personnages principaux toujours attachants.

CITATIONS

« Seulement voilà, Strike ne connaissait pas d’autre façon de procéder. Il était indécrottablement pointilleux ; cela faisait partie du code de conduite qu’il s’était fixé en parvenant à l’âge adulte : faire son boulot comme il faut et jusqu’au bout. »

« ´Les écrivains ne sont pas des gens comme les autres, poursuivit Waldegrave. Croyez-moi. Tous ceux qui ont un tant soit peu de talent ont aussi un grain. (…). ´»

« Strike avait parfois travaillé avec des chiens renifleurs. Leur croupe frétillante, leurs queues qui battaient la mesure ajoutaient une note joyeuse et incongrue aux sinistres recherches. »

« (…) C’était une femme limitée, dit Elizabeth avec dédain. Mais l’idée de devenir écrivain l’excitait énormément. Vous n’imaginez pas le nombre de personnes qui se croient capables d’écrire. Vous n’imaginez pas les merdes que je reçois, jour après jour. (…) »

« La BSI exigeait de ses officiers qu’ils classent les données recueillies selon une grille préétablie – individus, lieux, objets… Cette méthode rigoureuse avait fait ses preuves. En général, Strike s’efforçait de la respecter mais, là, il préférait ne pas montrer à ses interlocuteurs qu’il rangeait leurs déclarations dans des boîtes mentales. Quand on interrogeait des personnes convaincues qu’elles vous rendaient service en acceptant de vous parler, il fallait adopter d’autres techniques. »

L’APPEL DU COUCOU

Robert Galbraith

716 pages

Le livre de poche, 2013, nouvelle édition juin 2018

L’appel du coucou est le premier tome d’une réédition (à l’occasion de la diffusion d’une mini-série sur OCS) des trois livres mettant en scène Cormoran Strike, détective privé, et son assistante Robin, que j’ai gagnée lors d’un concours Facebook du Livre de Poche.

Je n’ai jamais accroché à la saga écrite des Harry Potter, m’attirant ainsi les foudres de mes filles… mais j’étais curieuse de voir ce que pouvait donner un polar sous la plume de JK Rowling.

Et je n’ai pas été déçue.

Cormoran Strike, caricature du détective privé, ancien militaire abîmé par la vie, est au bord du gouffre financier quand Robin, assistante envoyée par une boîte d’intérim, fait sa connaissance.

Le riche frère d’une jeune mannequin défenestrée, Lula, veut que Strike reprenne l’enquête sur la mort de sa sœur. En effet, alors que la police a conclu à un suicide, cet avocat pense que sa sœur a été victime d’un homicide.

Strike voit dans cette affaire l’opportunité de combler un peu ses dettes et s’attelle à la tâche avec l’aide de Robin, très contente de participer à son enquête à travers un Londres très bruyant et toujours en travaux. Mais où chercher ? Au sein de la famille d’adoption de Lula, de ses amis célèbres dont son fiancé drogué Evan, ou bien dans ses origines incertaines ? Les choses se compliquent quand un proche de la jeune femme meurt à son tour.

J’ai bien aimé l’ambiance du polar : le détective dans la panade personnellement mais qui réussit à démêler les fils de l’affaire ; la jeune assistante qui préfère trouver de l’intérêt dans son job plutôt que gagner plus ailleurs ; les riches et/ou célèbres personnages que Strike doit interviewer pour les besoins de l’enquête et pour lesquels seules comptent les apparences.

Et les relations qui se dessinent dans le partenariat naissant entre le baroudeur et la délicate mais pleine d’initiatives Robin, sont bien campées.

C’est finement analysé, les contrastes de classe sociale bien marqués (on en découvre un peu plus sur les origines de Strike au fur et à mesure), et l’humour est un plus dans ce livre sympathique, divertissant.

J’espère que les ouvrages suivants seront aussi plaisants.

Citations :

« Toutes deux étaient aussi lisses, impeccables et immaculées que des poupées à taille humaine fraîchement extraites de leur emballage en cellophane : d’une minceur de femmes riches, presque dépourvues de hanches dans leurs jeans serrés, elles étaient hâlées, luisantes, et presque cireuses (surtout au front), arborant une abondante chevelure sombre divisée par une raie bien droite au milieu, les pointes coupées avec une précision millimétrique. »

« Ursula et elle furent un instant distraites par une femme qui passait près de leur table, portant ce qui, aux yeux de Strike, ressemblait à un manteau crocheté par une vieille tante maladroite.

‘ Un trois-quarts Daumier-Cross, apprécia Ursula en plissant les yeux au-dessus de son verre de vin. Ils ont une liste d’attente d’au moins six mois.

– C’est Pansy Marks-Dillon, dit Tansy. Pas difficile d’être une des femmes les mieux habillées de Londres quand on a un mari qui pèse dans les cinquante millions !(…)’ »

« (…) elles ne s’étaient pas prémunies contre la violence et les hasards de la vie ; elles ne s’étaient pas ancrées à l’existence par des devoirs domestiques et des traites immobilières, du bénévolat de quartier, des maris sûrs et des enfants proprets. Aussi leur mort n’était-elle pas considérée comme « tragique » au sens où l’aurait été celle d’une mère de famille sérieuse et respectable. »