Laura Kasischke
175 pages
PAGE A PAGE, 2018
Rentrée littéraire
Un très très court roman/fiction/récit de Laura Kasischke, car il ne fait réellement que 150 pages, le reste étant composé de photos et d’une postface de Lola Lafon sur le travail d’écriture de l’auteure, tant pour ce livre que pour ses autres ouvrages.
J’aime habituellement les livres de Laura Kasischke, mais j’ai su rapidement que je n’accrocherais pas à celui-ci : mi-fiction, mi-réalité, je ne m’y retrouve jamais. Donc ce roman ne fait pas exception.
Le prétexte : l’histoire de la communauté rassemblée à Ben Harbor, Michigan, autour d’un homme, Benjamin Purnell, au début du XXème siècle. Charismatique, il séduit les foules mais surtout les jeunes filles… qui bien souvent tombent enceintes de ses œuvres.
Un fossoyeur enterre un cercueil qui est censé contenir une femme âgée, mais dont il découvre qu’il s’agit d’une jeune femme. La police doit enquêter.
Laura Kasischke utilise sa recherche documentaire pour mettre en exergue quelques témoignages historiques et bâtir une fiction car les personnages sont inventés, sauf le principal, bien sûr. Elle réussit à recréer un univers qui semble lumineux avec le parc d’attractions d’Eden Springs, les vergers alentours, les habitants tout de blanc vêtus. Une ville dans la ville, à fortes retombées touristiques et économiques. Mais au-delà des apparences, se cache le sordide : rapports sexuels contraints avec de très jeunes filles pour les amener vers l’éternité, manipulation religieuse (on dirait sectaire aujourd’hui), relations et jalousie entre adeptes s’apparentant presque à un syndrome de Stockholm. Et un autre personnage central, Cora Moon, l’ex-enseignante devenue collaboratrice du gourou, qui œuvre dans l’ombre.
Je ne suis pas déçue de l’avoir lu car je savais à quoi m’attendre, mais je n’en garderai pas un souvenir impérissable…
j’ai par contre trouvé beaucoup d’intérêt à la postface de Lola Lafon.