Bilan janvier 2019

Les challenges ont du bon : 21 livres lus, dont 4 BD, 1 recueil de dessins de presse, 2 livres audio, et surtout les 11 livres de la photo qui ont disparu de ma PAL!!!

Policier/thriller

  • Une lumière sur la neige, Anita Shreve
  • Un cri sous la glace, Camilla Grebe
  • Le journal de ma disparition, Camilla Grebe
  • La disparue de la cabine n°10, Ruth Ware
  • Chanson douce, Leila Slimani (audio)
  • La théorie des six, Jacques Expert
  • G comme gibier, Sue Grafton

Romance

• Éclair d’été, Tamara McKinley

  • Le paradoxe du bonheur, Aminatta Forna
  • Valentine ou la belle saison, Anne-Laure Bondoux
  • L’atelier des miracles, Valérie Tong Cuong

Drame

  • J’aimais mieux quand c’était toi, Véronique Olmi (audio)
  • On dirait que je suis morte, Jen Beagin
  • L’habitude des bêtes, Lise Tremblay
  • Comme une mule qui apporte une glace au soleil, Sarah Ladipo Manyika
  • Ça raconte Sarah, Pauline Delabroy-Allard

B.D. / recueil de dessins de presse

  • Beauté, Hubert et Hascoët (3 tomes)
  • Voler dans les plumes, Serge Bloch
  • Geisha ou le jeu du shamisen, Christian Perrissin et Christian Durieux

Comme une mule qui apporte une glace au soleil

Sarah Ladipo Manyika

Traduit par Carole Hanna

138 pages

Éditions Delcourt, 2018

Morayo est d’origine Nigériane, comme l’auteure de ce court roman qui donne envie de prendre le premier avion pour l’Afrique ou pour l’Inde.

San Francisco. A l’aube de son soixante-quinzième anniversaire, Morayo, ancienne professeure de littérature, amoureuse des livres et des voitures, se casse une hanche et doit aller dans un hôpital puis en maison de rééducation.

Moments très difficiles pour cette femme toujours dans l’action, qui ne se voit vieillir qu’en revenant sur les grands moments de sa vie.

Mais ce serait réducteur de ne parler que de Morayo. Car on croise dans ce livre divers personnages qui mettent en exergue la condition des Noirs vis-à-vis des Blancs, ou les différences de classes sociales : Reggie, qui a épousé Pearl qui perd la raison, Sunshine et sa famille les protégés de Morayo, Toussaint le cuisinier avec qui Morayo évoque les recettes de l’Afrique, Bella l’infirmière qui lui remonte le moral, la jeune SDF qu’elle croise avant sa chute et après sa rééducation.

On entre ainsi dans les pensées de Morayo, on revit avec elle ses moments de joie et de peines, comme on suit également le fil des pensées des autres personnages.

Morayo évoque subtilement le poids de certaines traditions, son mari s’étant bien gardé de lui dire qu’il avait déjà une épouse, par exemple. Elle parle de ses voyages avec lui, l’ambassadeur qui n’a pas su comprendre son envie d’écrire, ce qui a provoqué leur rupture. Elle parle de sa future perte d’autonomie due à sa vue qui se dégrade, la peur de ne plus pouvoir conduire elle-même sa chère voiture.

Le lecteur s’attache aisément à cette vieille dame très vivante, fantasque, coquette, à qui la solitude commence également à peser. C’est pour cela d’ailleurs, et j’ai trouvé cette idée très jolie, qu’elle laisse sa boîte aux lettres pleine… pour que le facteur Li-Wei monte jusqu’à elle lui apporter son courrier et discuter un moment. Son imagination fertile lui permet également de transposer les personnages de ses romans préférés dans d’autres scènes et de leur assurer des fins différentes.

Un roman qui provoque de nombreuses réflexions sur le sens de la vie, sur le sort des personnes âgées qui sont bien dans leur esprit mais que leur corps trahit, sur le soutien qui peut leur être apporté, sur la difficulté d’être un aidant. Mais également une jolie idée de la transmission possible de tant d’histoires et d’expériences par des personnes dont le vécu s’est avéré exceptionnel.

Un très joli moment de lecture.