Tout n’est pas perdu

Wendy Walker

Traduit par Fabrice Pointeau

346 pages

Sonatine, 2016

Fairview, Connecticut.

Alan Forrester est psychiatre et le narrateur de ce livre. Son propos est d’exposer le compte-rendu de ses entretiens avec les protagonistes de l’affaire concernant Jenny Kramer, jeune fille violée et torturée lors d’une fête étudiante.

Jenny a en effet subi une sorte d’effacement médicamenteux de sa mémoire, qui aurait dû l’aider à surmonter le traumatisme, mais en fait son corps passe outre son esprit.

Le docteur Forrester intervient à la demande de sa famille pour lui faire recouvrer les souvenirs.

Ce faisant, il explore les ressorts des liens familiaux, des failles des parents de Jenny, Charlotte et Tom, tout en se confrontant à sa propre vision de la vie de famille et de couple et à d’autres patients qu’il reçoit en thérapie.

J’aime cette intrusion dans les méandres du cerveau et ses interactions avec le corps, ces appartés surdles personnes qui ne semblent pas avoir de lien immédiat avec l’affaire. Au-delà de l’intrigue, ce thriller très documenté est remarquable pour qui s’intéresse au fonctionnement du cerveau, aux recherches sur le syndrome de stress post-traumatique, aux mécanismes de protection psychologique.

Et toute l’histoire, ainsi que les agissements du psychiatre, éveillent des sentiments très divers : émoi, incompréhension, révolte, empathie, …

Avec la question sous-jacente : que feriez-vous, en tant que parent, si votre enfant était agressé de cette façon ?

L’alternance des entretiens thérapeutiques et des pensées et ressentis du psychiatre est rédigée de façon à ce que le lecteur se retrouve dans le cerveau d’Alan et évolue avec lui, ouvrant ses propres tiroirs mémoriels quand il le souhaite. C’est remarquable, et j’ai pris ainsi mon temps pour le lire, malgré mon envie d’avancer dans l’intrigue.

Un coup de cœur pour cet excellent thriller dont je n’avais pas vu venir le dénouement!

Citations

« Jenny aucun souvenir de son viol, mais la terreur continuait de vivre dans son corps. Le souvenir physique, cette réaction émotionnelle qui était désormais programmée en elle, n’avait rien à quoi se rattacher – aucune série de faits pour le replacer dans un contexte. Et donc il errait librement en elle. »

« Nous sommes de petits êtres sans importance. C’est seulement la place que nous occupons dans le cœur des autres qui nous remplit, qui nous donne notre raison d’être, notre fierté, et notre perception de nous-mêmes. »

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