Jules et Sarah, enquête à Honk Kong

Grégoire Vallancien

226 pages

Éditions ZTL, 2017

Je remercie les Éditions ZTL (ZéTooLu) et Babelio de m’avoir adressé ce livre dans le cadre de la Masse critique jeunesse de mai 2019.

J’avais sélectionné ce livre au regard de sa thématique, la préservation d’espèces protégées, et le côté « enquête-aventure » semblable aux livres qui ont marqué ma jeunesse.

J’ai tout d’abord apprécié le visuel : la couverture très attrayante, qui montre les deux enfants dans un canot sur une mer houleuse, avec Hong Kong en fond.

Ensuite, la police d’écriture, associée à des interlignes plus espacés, permet la lecture confortable annoncée.

Et puis on entre dans l’histoire de ces deux jumeaux, Jules et Sarah, manifestement habitués à se lancer dans toutes sortes d’aventures, et qui, dans cet ouvrage, gagnent un voyage pour Hong Kong où ils retrouvent une tante de leur père qu’ils ne connaissent pas et qui va les héberger. La tante Ursula milite activement, mais de façon anonyme, contre le trafic très lucratif d’animaux sauvages.

Les jumeaux ont à peine le temps de découvrir Jong Kong avec Ursula que celle-ci disparaît. Jules et Sarah se lancent à la poursuite des ravisseurs à travers la ville, au péril de leur vie. Leur ingéniosité -et leur naïveté aussi- les entraîne à se déjouer d’un richissime mais très colérique homme d’affaires, sur fond de triades et feu d’artifice du Nouvel An.

J’ai trouvé intéressant d’intégrer la thématique de protection des animaux, très prégnante, dans un ouvrage plein de rebondissements destiné aux jeunes lecteurs. Je regrette de ne pas connaître l’âge des jeunes héros (peut-être une omission volontaire pour toucher un plus large public) et quelques erreurs de grammaire (« malgré que »…) dommageables à l’apprentissage correct de la langue française.

Je trouve cet ouvrage dans l’ensemble très pédagogique, mais non rébarbatif, rendu attractif au contraire grâce aux interactions des enfants très typiques des relations fraternelles, à l’histoire imaginée et à la qualité des notes en bas de page qui permettent au jeune lecteur d’enrichir ses connaissances. Je souligne enfin la jolie conclusion des dessins du carnet de voyage de Jules et Sarah, l’auteur Grégoire Vallencien étant en premier lieu dessinateur et illustrateur.

Jules et Sarah poursuivent leurs aventures dans une Course-poursuite à Hollywood, roman paru en février 2019.

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Killeuse

Jonathan Kellerman

506 pages

Éditions France Loisirs, 2019, Éditions du Seuil, 2018

J’aime beaucoup les romans de Jonathan Kellerman, écrit seul telle la série mettant en scène Alex Delaware ou à quatre mains avec son fils Jessie, dans la série du Golem.

Alors un one shot, ou peut-être le début d’une nouvelle série, cela me plaisait bien.

Le début du livre est particulier : une psychiatre, Grace Blades, spécialisée dans les troubles post-traumatiques le jour, lève des hommes dans les bars le soir. Bon, pourquoi pas ?

Et lorsque l’homme avec qui elle a eu un rapport la veille s’avère être son nouveau patient, qu’il se fait tuer et que, de surcroît, il semble être une figure de son passé, pourquoi pas non plus?

Mais là où cela devient invraisemblable, c’est que Grace part seule à la recherche des tueurs, la police est inexistante.

J’ai été très partagée durant cette lecture : intéressée par l’approche psychologique puisqu’on retourne dans l’enfance et la construction de la vie de Grace, entre parents violents, placements en foyer et découverte de son mentor Malcolm. L’auteur démontre ainsi combien une enfance malmenée va engendrer de graves failles dans la personnalité de l’adulte. Il détaille les peurs de Grace enfant, puis jeune adulte, sa lutte perpétuelle pour la survie dans un monde qui ne lui ressemble pas. Avec tout de même quelques phrases-clichés et des références à Alex Delaware dont l’auteur aurait pu se passer…

Mais j’ai été peu convaincue par sa quête du tueur, digne d’un (mauvais) roman d’espionnage. Comment cette psychiatre peut-elle se transformer dès qu’elle se sent en danger en chasseuse à son tour? Les perruques, les téléphones jetables, bref, la totale, cela fait too much!!! (Et je m’arrête là pour ne pas spoiler).

Sans parler de la traduction du titre, qui n’a rien à voir avec l’original : The Murderer’s Daughter.

J’ai trouvé ça long, limite ennuyeux car trop verbeux et j’ai mis du (trop de) temps pour lire le roman jusqu’au bout car malgré tout je voulais connaître le dénouement.

Bref, une déception.

A lire uniquement par les inconditionnels de Jonathan Kellerman et par ceux qui sont intéressés par les enfants à haut potentiel.

Une sirène à Paris

Mathias Malzieu

239 pages

Albin Michel, 2019

J’avais lu avec grand plaisir Métamorphose en bord de ciel il y a quelques années, et lorsque j’ai vu la couverture d’Une sirène à Paris bien placée sur un présentoir de la médiathèque, j’ai sauté dessus. Car le design est vraiment très beau et attrayant.

Et j’ai été emportée par la poésie onirique de Mathias Malzieu. Dans ce conte moderne, il fait ainsi se croiser un jeune homme, Gaspard, qui vit dans les souvenirs de sa grand-mère, des zazous, une vieille dame très curieuse, un médecin désespéré, un chat, … et bien sûr une sirène!

Alors que son père veut vendre la péniche de la grand-mère, haut-lieu des soirées zazous de la capitale mais qui ne rapporte plus beaucoup d’argent, Gaspard rencontre une sirène blessée et la recueille chez lui.

Mais les deux êtres abîmés par leur passé risquent de s’entretuer : la sirène, car elle risque de mourir hors de son élément naturel, le jeune homme car le chant de la belle est si envoûtant qu’il provoque des crises cardiaques chez les hommes qui l’entendent.

La réunion de leurs solitudes durant quelques jours est le prétexte pour explorer les désirs et désillusions de l’être humain et proposer un instant d’évasion hors du temps pour le lecteur.

Un joli roman, un moment de lecture très plaisant, grâce à la plume pleine de charme de l’écrivain-chanteur.

Citation

« Etre un rêveur de combat, vivre en accéléré pour ne pas gâcher la moindre particule de seconde. »

L’inconnue de l’équation

Xavier Massé

236 pages

Éditions Taurnada, 2019

Un commissariat. Deux salles d’auditions. Deux femmes qui ne savent pas qu’elles sont interrogées en même temps.

Le sujet? Elles se trouvaient toutes les deux près d’une maison qui a brûlé après ce qui semble être une scène de ménage qui a mal tourné.

L’une est Mireille, la mère de l’homme défunt, François, la belle-mère de son épouse Juliette. Mais leur enfant, Julien, touché par une balle, se trouve aussi entre la vie et la mort.

L’autre femme est Amandine Berger, inspecteur de police.

Les policiers doivent écouter le récit des deux témoins, et tenter de déceler des discordances. Il semble ainsi qu’une agression survenue quelques années plus tôt et un ticket gagnant d’euro million aient joué un rôle dans le drame qui vient d’advenir.

J’ai bien aimé la progression des informations distillées au lecteur, ainsi que l’alternance du récit à la première personne d’Amandine avec la narration pour le reste des personnages.

Le suspense est conservé assez longtemps, le dénouement provoque des noeuds au ventre.

Je regrette néanmoins un style un peu trop relâché et des dialogues assez téléphonés.

J’ai découvert qu’il s’agit du deuxième livre de Xavier Massé, je lirai avec plaisir le premier… et les suivants, si l’écriture suit l’imagination fertile de l’écrivain!