Un sac

Solène Bakowski

279 pages

Éditions Milady, 2017

Mon premier livre de l’auteure rencontrée avec plaisir au Salon du livre de Saint-Maur en Poche en juin 2019. Ce n’est pas son préféré, m’a-t-elle confié… mais la quatrième de couverture m’intriguait.

Par où commencer ? Par ce sac à dos vert qui contient toute la finalité de l’histoire ? Surtout pas ! J’en avais deviné le contenu assez tôt, mais pas ses enjeux.

L’histoire est celle d’Anna-Marie Caravelle, dont l’enfance s’est jouée entre une mère psychiquement inaccessible et une marâtre qui la détestait « C’est bien simple, je n’étais pas née, que déjà, j’étais détestée ».

Maltraitée bien avant sa naissance, maltraitée par la vie, Anna rejetée, prise d’hallucinations, devient un monstre, la seule façon qu’elle a trouvé pour survivre : elle tue. Elle tue ceux qui nient jusqu’à son existence, elle tue ceux qui la trahissent, elle tue ceux qui lui font du mal.

L’écriture de Solène Bakowski a su me toucher, son personnage principal également, avec toutes ses failles, son impossibilité presque innée à s’en sortir malgré ses efforts : alternance de chapitres où Anna se raconte objectivement et de narration plus emphasique concernant celle qui porte ce sac si lourd « sur son épaule meurtrie et sur son cœur en décomposition ».

L’envie de vivre la tient malgré tout, et Anna croit avoir enfin trouvé un semblant de bonheur dans l’existence pourtant marginale qu’elle partage avec son Ange Blond.

Et puis c’est l’acte de trop. Celui qui mènera au dénouement, celui qui est l’objet de ce roman – un thriller pourtant – que j’ai lu la gorge nouée tout du long, les larmes coulant sur une vie aussi atroce, marquée par le désamour… Un sac.

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