Le dernier été

Benedict Wells

403 pages

Slatkine et Cie, 2018

J’avais eu le plaisir de rencontrer Benedict Wells avec sa maison d’édition en France lors de la sortie de ce roman en 2018 et d’en obtenir un exemplaire dédicacé.

J’avais beaucoup aimé La fin de la solitude, premier roman de l’auteur publié en France, mais pas encore pris le temps de lire son tout premier ouvrage qu’est Le dernier été.

Robert Beck, trente-sept ans, est professeur d’allemand et de musique à Munich. Ancien musicien raté, peu causant, sans vraie attache familiale, sans relation amoureuse, sa vie est vide de sens.

Jusqu’à cette année scolaire 1998-1999, où il découvre dans sa classe Rauli, un élève de dix-sept ans d’apparence insignifiante, mais en réalité prodige de la guitare, parolier et compositeur hors pair.

Tout le roman est construit autour de cette rencontre et de celle de Lara, une jeune étudiante, qui vont amener un tournant dans l’existence de Beck. Celui-ci va vouloir épauler son jeune élève, et peut-être enfin envisager une vie amoureuse stable avec Lara. Mais la réapparition de l’ami de toujours de Beck, Charlie, un peu (beaucoup) paumé, qui n’a toujours pas trouvé quel métier exercer durablement, va interférer notablement dans ces projets.

Il s’agit également, au travers de la narration, d’une réflexion sur les mensonges et les trahisons, la difficulté à exprimer ses sentiments, la vie et la mort, et à l’occasion, de placer les personnages dans un road-trip entre l’Allemagne et la Turquie durant ce dernier été qui pourrait bien tout changer dans la vie des personnages principaux.

Sur fond de chansons de Bob Dylan (chaque tête de chapitre fait référence à un opus différent, voir ci-après les citations), Benedict Wells propose une tranche de la vie d’un homme, à la frontière entre son passé regretté de musicien et son futur incertain. C’est très bien écrit, d’une maturité exceptionnelle pour un jeune auteur de vingt-quatre ans à la sortie de l’édition originale. La première partie est ponctuée d’humour et la deuxième plus triste et nostalgique : les projets, les rêves et leur (non-) accomplissement sont au cœur du roman.

J’ai bien aimé l’histoire malgré quelques longueurs, et la construction littéraire très originale en forme d’un disque à écouter m’a donné envie de découvrir un peu plus l’univers de Bob Dylan…

Citations

« Et c’est ça qui compte. Les rêves, les espoirs, les aspirations. Vous avez la grâce, Robert, vous le savez ? Vous n’avez pas besoin d’avoir peur. Vous avez une femme qui vous aime et avec la musique vous avez une passion, une vocation. Ce sont des choses capables de survivre à tout. À quatre-vingt ans vous pourrez encore prendre votre guitare avec un sourire ou donner un baiser votre femme. Il n’y a pas de limites. Il n’y a jamais que celles que vous vous fixez vous-même. »

« Et c’est comme si tu étais furieux contre la vie et voilà qu’elle te sort une jolie petite moue à la Meg Ryan, qu’elle t’embrasse et t’offre un moment génial, alors tu te dis : Bon, ok, peut-être que tout ce merdier n’est pas si mal finalement. »

Les titres des chansons de Bob Dylan posés en titre de chapitre, accessibles en écoute sur le net :

Face A

  • Chanson 1 : Things have changed, B.O. du film Wonder Boy, 2001
  • Chanson 2 : Buckets of rain, album Blood on the Tracks, 1975
  • Chanson 3 : Like a Rolling Stone, album Highway 61 revisited, 1965
  • Chanson 4 : Everything is broken, album Oh Mercy, 1989

Face B

  • Chanson 5 : All along the Watch Tower, John Wesley Harding, 1967
  • Chanson 6 : Don’t think twice, it’s alright, album The FreeWhelin’Bob Dylan, 1962
  • Chanson 7 : I want you, Double album Blonde on Blonde, 1966
Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :