Horrora borealis

Nicolas Feuz

282 pages

Slatkine et Cie, 2018, Le Livre de Poche, 2019

Fin de lecture : 31 décembre 2019

Un festival de musique à Neuchâtel.

Un week-end de vacances en Laponie.

Les deux sont sanglants. Les deux sont marqués par la violence. Une violence qui semble fortuite, quand l’autre est délibérée.

Un point commun : Walker. Il se trouve au cœur des deux théâtres dramatiques mis en place avec maestria par Nicolas Feuz.

Mais qui est-il ? Pourquoi cet homme a-t-il pris un otage sur la scène où quelques minutes auparavant se produisait un chanteur ? Les souvenirs de la Laponie semblent le hanter, mais surtout parce qu’il n’en conserve que des bribes.

Un négociateur, le commissaire Marc Boileau, est dépêché pour comprendre les motivations de Walker… et les dévoiler au lecteur.

Et je m’arrête ici. Car il ne faut rien ajouter sur l’histoire, dont un seul élément m’était apparu relativement vite. La construction du roman alternant passé et présent est faite pour étonner le lecteur et lui permettre de suivre le cheminement de reconstitution des souvenirs de Walker et de sa compréhension par Beaulieu.

Et c’est parfaitement réussi.

Malgré la violence omniprésente, Nicolas Feuz réussit à toucher le lecteur avec des personnages attachants – pas tous, pas tous ! – dont Boileau, cet homme à bout de forces, hanté par les fantômes des personnes décédées qu’il a « croisées » au cours de sa carrière, et par le drame personnel qu’il vit.

La sensation de huis-clos est omniprésente alors même que l’on se trouve, d’une part, au milieu d’une étendue glacée, et d’autre part, sur une scène en plein air sur les rives du lac de Neuchâtel. Tandis que les paysages renvoient une image apaisante, le déchaînement de violence rend l’atmosphère angoissante et le sentiment d’oppression se propage au fil des récits, grâce aux descriptions acérées qui permettent de les visualiser sans peine.

Cela a concouru à m’amener à lire ce livre d’une traite, tant je voulais savoir le fin mot de l’histoire.

Je propose enfin une mention spéciale à la dernière scène du roman, d’où se dégage, telle une respiration après tant de noirceur, tout l’humour du Procureur Feuz !

Dernier livre lu en 2019, évidemment un coup de cœur.

Citations

« Les morts étaient un peu ses enfants, ceux qu’il n’avait jamais eus. Ils vivaient toujours à ses côtés, où qu’il aille. Ils ne le jugeaient pas et n’attendaient rien de lui. En revanche, lui se demandait toujours ce qu’il aurait pu faire de plus pour eux et leur famille, dans le cadre – et en marge – des enquêtes qu’il avait menées. »

« Le soleil qui se reflétait dans la neige conférait aux arbres et au paysage des allures de conte de fées.

C’était la nature à l’état brut, sur laquelle l’action de l’homme n’avait eu qu’une emprise très limitée. »

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