Bilan année 2019 et coups de cœur

(Les top coups de coeur 2019. Manquent les livres empruntés : Horrora Borealis, Les Indes Fourbes et Dans la combi de Thomas Pesquet)

MERCI aux auteurs, aux maisons d’éditions, aux libraires, aux médiathèques, aux groupes de lecture et bien sûr aux copines qui m’ont adressé, prêté, conseillé des livres, qui font que j’ai actuellement une PAL d’environ 360 livres……… 😱

Le bilan pour 2019 est de 150 livres lus (en fait il y en a une vingtaine de plus… mais je nierai les avoir lus, même sous la torture ! Et je ne compte pas non plus ceux que j’ai abandonnés ou commencés en 2019 et qui compteront en 2020) dont :

18 BD/romans graphiques,

6 livres et une série audio,

5 livres jeunesse

5 recueils de nouvelles (divers)

67 polars/thrillers

48 romans divers

8 documents/biographies

Coups de coeur 2019 : 27 livres, dont

  • 3 romans graphiques
  • 2 romans jeunesse
  • 12 polars/thrillers
  • 10 romans divers

Et avec une très grande majorité d’auteurs francophones !

Mon top des BD/ romans graphiques

1 Les Indes Fourbes, Ayroles et Guarnido

2 L’autre monde, Rodolphe et Magnin

3 Dans la combi de Thomas Pesquet, Marion Montaigne

Mon top 3 dans les romans

1 Mama Red, Bren McClain

2 Le paradoxe du bonheur, Aminatta Forna

3 Toute une vie et un soir, Ann Griffin

Mon top 5 dans les polars/thrillers : le choix le plus difficile à faire, car ces livres m’ont tous marqués. Alors je l’ai effectué sur ceux qui m’ont apporté un twist que je n’avais vraiment pas vu venir… et que j’adore ça !

1 Toute la vérité, Karen Cleveland

2 Horrora Borealis, Nicolas Feuz

3 Jeu de dames, Nicolas Druart

4 Le journal de Claire Cassidy, Elly Griffiths

5 Femme sur écoute, Hervé Jourdain

Liste complète de mes 24 coups de coeur 2019 romans et thrillers par ordre alphabétique des auteurs :

Un sac, Solène Bakowski

Ma sœur, serial killeuse, Oyinkan Braithwaite

Toute la vérité, Karen Cleveland

La Calanque de l’Aviateur, Annabelle Combes

Ça raconte Sarah, Pauline Delabroy-Allard

Le chien de Shrödinger, Martin Dumont

Jeu de dames, Nicolas Druart

Horrora Borealis, Nicolas Feuz

Le paradoxe du bonheur, Aminata Forna

Jackson Hole, Karel Gaultier

Toute une vie et un soir, Ann Griffin

Le journal de Claire Cassidy, Elly Griffiths

Mygale, Thierry Jonquet

Femme sur écoute, Hervé Jourdain

Un oiseau dans le blizzard, Laura Kasischke

Mama Red, Bren McClain

Une bouche sans personne, Gilles Marchand

Les Passagers, John Marrs

Bulle Ballu, Pascale Moisset (jeunesse)

Je suis ton soleil, Marie Pavlenko (jeunesse)

Grégoire et le vieux libraire, Marc Roger

Les petites robes noires, Madeleine StJohn

L’aigle de sang, Marc Voltenaeur

Tout n’est pas perdu, Wendy Walker

Bonnes lectures en 2020 à tous ceux qui passeront visiter ce blog… et aux autres aussi, évidemment ! 😉

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Dans la combi de Thomas Pesquet

Marion Montaigne

254 pages

Dargaud, 2017

Prix Cultura des Lecteurs au festival d’Angoulême 2017

Fin de lecture : 11 décembre 2019

Marion Montaigne, j’aime.

Thomas Pesquet, j’aime.

La réunion des deux : je ne peux qu’aimer !

Ce roman-document graphique (oui avec 254 pages, ça n’a plus rien d’une simple bande dessinée!) est né de leur rencontre et du travail effectué par la scénariste et dessinatrice en amont, pendant et après la mission de l’astronaute français.

Mais loin de s’arrêter à décrire cette seule mission, l’auteure évoque l’histoire de l’aventure spatiale, le parcours du combattant pour être enfin retenu pour intégrer l’ISS, et les conditions de vie sur place.

La rectitude scientifique côtoie donc l’humour, les digressions, pour le plus grand bonheur du lecteur. J’ai ainsi appris – entre autres – pourquoi l’emplacement géographique des bases de lancement des modules spatiaux se situait obligatoirement près de l’équateur.

Le dessin très simple des personnages – difficile de reconnaître Thomas Pesquet sous les traits de ce gaillard – est contrebalancé par l’extrême précision apportée aux décors, à l’environnement dans lequel évoluent les astronautes, autant dans la phase de préparation sur terre que sur la station spatiale internationale.

Je me suis donc instruite, amusée, mais jamais ennuyée lors de cette lecture… et j’en redemande !

Un de mes coups de cœur « BD » de 2019.

P.S. : Comment j’en suis arrivée à lire ce livre.

Comme tous les gens qui ont une télévision, une radio ou internet, je n’ai pas pu passer à côté de l’aventure spatiale de Thomas Pesquet. D’autant que je disposais de tout mon temps pour lire ou regarder des vidéos puisqu’il m’était impossible d’utiliser mes bras… Bref, j’ai donc été plus loin, en m’intéressant de plus près à l’aventure spatiale dans sa grande largeur. Fascinée ? Oui ! Envieuse ? Non ! Claustrophobie oblige, je n’aurais jamais pu rester enfermée dans un de ces bidules pendant des mois sans pouvoir me promener à l’envie sur le plancher des vaches… et puis mon niveau en mathématiques faisait pleurer mes professeurs, donc exit le rêve de voler plus près des étoiles.

Mais fortement attirée par les sciences, les découvertes et le côté aventurier (j’aime aussi Mike Horn, mais loin de moi l’idée de le concurrencer dans ses voyages en arctique ou dans la jungle pleine de vilaines bébêtes), j’ai suivi avec plaisir les exploits de notre astronaute :

apprécié les photographies et vidéos qu’il transmettait depuis l’ISS, suivi son atterrissage à Baïkonour, tremblé jusqu’à l’ouverture de la capsule, jusqu’à ce que, ouf, il apparaisse sain et sauf !

Les interviews, puis la promotion qui ont entouré la sortie de la B.D. de Marion Montaigne, m’ont également interpellée. Et puis, la vie suivant son cours, j’ai lu de nombreux ouvrages, et ai oublié celui-ci.

Jusqu’à ce que je tombe sur une interview de notre héros, qui projette désormais une tournée lunaire dans quelques années… alors je me suis rappelée mon envie d’en savoir un peu plus sur lui et l’aventure spatiale, racontée par une scénariste et dessinatrice dont j’aimais déjà à la fois l’humour décapant et la rigueur scientifique.

C’est ainsi que j’ai emprunté le livre à la médiathèque… pour mon plus grand plaisir !

La vie rêvée des chaussettes orphelines

Marie Vareille

Lu par Lou Broclain

68 plages, 9 h 21

Audible, 2019

Audition terminée le 2 janvier 2020

2018 : Alice, jeune femme américaine, vient d’arriver à Paris. Sans ressources, elle cherche un travail. Elle le trouve au sein d’une start-up, EverDream, dont le dirigeant Christopher est un serial looser dans la création d’entreprises. Pour preuve, la dernière en date EverDream a pour but de rapprocher les chaussettes orphelines ! Jérémie est son associé, Reda et Victoire forment le reste des employés.

Mais Alice aurait très bien pu ne pas décrocher ce job. Car elle est atteinte de graves crises d’angoisse qui la paralysent, elle est réfractaire aux relations humaines et à l’attachement, sauf à son chat.

Depuis 2011 : Journal d’Alice. Alice raconte sa vie et celle de sa famille, dont sa petite sœur Scarlett, si différente d’elle, dans un journal intime qu’elle écrit comme si elle s’adressait à Bruce Willis.

Ainsi se succèdent en alternance les réflexions d’Alice consignées dans son journal sur sa mère, sa soeur, son mari, son désir inassouvi d’engendrer un enfant et le récit de son existence actuelle à Paris.

Tout en refusant d’expliquer ce qui l’amène à combattre des insomnies, à prendre des médicaments, et l’empêche de nouer franchement des relations amicales ou amoureuses, Alice commence cependant à se détendre, au contact de ses collègues et d’une nouvelle connaissance rencontrée à Paris. Cette évolution qui échappe à son contrôle permanent engendre chez elle une peur intense, qui semble néanmoins tempérée par un désir de plus en plus grand de s’en affranchir.

J’ai adoré. Voilà. J’ai aimé la fluidité de l’écriture, les conversations, la progression du récit, ainsi que l’humour, la tendresse et la peur qui transparaissent. J’ai vécu ces moments de la jeunesse tourmentée d’Alice et Scarlett, j’ai pesté contre leur mère si peu attentionnée, j’ai frémi avec Alice sans savoir le secret qu’elle souhaitait cacher.

Un livre sur la vie, avec ses relations familiales, amicales et amoureuses, sur les occasions manquées ou provoquées, sur les coïncidences et les modifications que peut entraîner « un battement d’ailes de papillon »…

J’ai aimé la lecture qu’en a faite Lou Broclain, les intonations rieuses ou tristes qu’elle a su employer pour porter le texte. J’ai passé de très très bons moments d’écoute et je suis presque triste de quitter Alice et les personnages si attachants imaginés par Marie Raveille.

Un coup de cœur !

Horrora borealis

Nicolas Feuz

282 pages

Slatkine et Cie, 2018, Le Livre de Poche, 2019

Fin de lecture : 31 décembre 2019

Un festival de musique à Neuchâtel.

Un week-end de vacances en Laponie.

Les deux sont sanglants. Les deux sont marqués par la violence. Une violence qui semble fortuite, quand l’autre est délibérée.

Un point commun : Walker. Il se trouve au cœur des deux théâtres dramatiques mis en place avec maestria par Nicolas Feuz.

Mais qui est-il ? Pourquoi cet homme a-t-il pris un otage sur la scène où quelques minutes auparavant se produisait un chanteur ? Les souvenirs de la Laponie semblent le hanter, mais surtout parce qu’il n’en conserve que des bribes.

Un négociateur, le commissaire Marc Boileau, est dépêché pour comprendre les motivations de Walker… et les dévoiler au lecteur.

Et je m’arrête ici. Car il ne faut rien ajouter sur l’histoire, dont un seul élément m’était apparu relativement vite. La construction du roman alternant passé et présent est faite pour étonner le lecteur et lui permettre de suivre le cheminement de reconstitution des souvenirs de Walker et de sa compréhension par Beaulieu.

Et c’est parfaitement réussi.

Malgré la violence omniprésente, Nicolas Feuz réussit à toucher le lecteur avec des personnages attachants – pas tous, pas tous ! – dont Boileau, cet homme à bout de forces, hanté par les fantômes des personnes décédées qu’il a « croisées » au cours de sa carrière, et par le drame personnel qu’il vit.

La sensation de huis-clos est omniprésente alors même que l’on se trouve, d’une part, au milieu d’une étendue glacée, et d’autre part, sur une scène en plein air sur les rives du lac de Neuchâtel. Tandis que les paysages renvoient une image apaisante, le déchaînement de violence rend l’atmosphère angoissante et le sentiment d’oppression se propage au fil des récits, grâce aux descriptions acérées qui permettent de les visualiser sans peine.

Cela a concouru à m’amener à lire ce livre d’une traite, tant je voulais savoir le fin mot de l’histoire.

Je propose enfin une mention spéciale à la dernière scène du roman, d’où se dégage, telle une respiration après tant de noirceur, tout l’humour du Procureur Feuz !

Dernier livre lu en 2019, évidemment un coup de cœur.

Citations

« Les morts étaient un peu ses enfants, ceux qu’il n’avait jamais eus. Ils vivaient toujours à ses côtés, où qu’il aille. Ils ne le jugeaient pas et n’attendaient rien de lui. En revanche, lui se demandait toujours ce qu’il aurait pu faire de plus pour eux et leur famille, dans le cadre – et en marge – des enquêtes qu’il avait menées. »

« Le soleil qui se reflétait dans la neige conférait aux arbres et au paysage des allures de conte de fées.

C’était la nature à l’état brut, sur laquelle l’action de l’homme n’avait eu qu’une emprise très limitée. »