
Jean-Marc Bloch et Rémi Champseix
140 pages
Pocket, 2019 – Collection « Une enquête racontée par…»
Fin de lecture 30 mai 2020
J’ai eu le plaisir de rencontrer Rémi Champseix lors de l’Apéro Polar organisé par Pocket du 26 novembre 2019. Il a participé à l’écriture des trois ouvrages de la collection « Une enquête racontée par…», dont l’éditeur a demandé de noveliser les affaires. L’enjeu était d’imaginer les dialogues, les personnages hors victimes et coupables grâce à une trame qui existe vraiment. Afin de coller au plus à la réalité, Jean-Marc Bloch, ancien commissaire de police, a relu les pièces du dossier en les comparant à chaque fois à ses propres enquêtes.
Pour Rémi Champseix, dans ces ouvrages, il s’agit d’évoquer notamment des « humanités qui s’entrechoquent avec des dramaturgies spécifiques. De « quantifier l’inquantifiable. Le travail d’enquêteurs est une chose, mais la justice fait le sien aussi. De rendre leur place aux avocats également. De voir comment le passage à l’acte s’effectue et de considérer le fait divers plutôt comme un « acte social » ».
Les deux auteurs retracent donc, dans cette collection éditée par Pocket, des affaires criminelles réelles, dans lesquelles la pugnacité des enquêteurs alliée à un soupçon de chance, a permis d’élucider des meurtres.
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Dans La clé de l’énigme : L’affaire Farid Ouzzane, le point de départ de l’histoire, est la découverte, par des plaisanciers voguant dans la rade de Lorient, du cadavre d’un homme enfermé dans une valise. La brigade de gendarmerie maritime, qui n’est pas habituellement confrontée à ce type d’affaires, la prend à cœur, sous la direction de deux gendarmes de la section de recherches parisienne.
L’intérêt de ce livre est multiple : il montre comment se déroule une enquête menée par la gendarmerie, sous les aspects médico-légaux, visites de voisinage systématiques, épluchage de centaines de documents. Il évoque l’aide et l’inefficacité proposées tout à la fois par les programmes informatiques qui permettent de croiser des données de toutes sortes. Il expose aussi combien le manque de résultats, malgré un tel déploiement, affecte le moral des troupes, jusque dans leur vie privée.
Jusqu’à ce que les enquêteurs découvrent – littéralement – la clé de l’énigme !
Écrit de façon très accessible, fort bien documenté, ponctué des petits commentaires relevant de l’expérience du commissaire-écrivain, ce livre intéressant a enrichi ma culture policière et j’aurai plaisir à découvrir les autres enquêtes vulgarisées.
Citations
« Comme je le dis souvent : « Pour un flic, le manque de chance, c’est une faute professionnelle ! » »
« Alors, qu’on ne s’y trompe pas : L’informatique ne sera jamais qu’une aide parmi d’autres dans le travail des enquêteurs.
Et la machine la plus efficace pour résoudre une affaire criminelle reste, j’en ai la certitude, l’esprit humain. »