
Alex Michaelides
415 pages
Le Livre de Poche, 2020, Calmann-Levy,2019
Fin de lecture 24 janvier 2020
Sélection 2020 Prix des lecteurs du Livre de Poche, mois de février.
Premier livre lu dans le cadre du jury.
Ravie de découvrir ce livre qui a tant fait le buzz en 2019, mais dont j’avais zappé le fond de l’histoire.
Alicia, jeune peintre à la mode, a 33 ans quand on la découvre ensanglantée près du corps sans vie de son mari Gabriel, 44 ans. Alicia n’ouvrira jamais la bouche pour expliquer son geste, ni sur l’instant, ni au cours de son procès.
Enfermée dans l’institution de Grove, elle devient six ans plus tard la patiente du Dr Theo Faber, un psychothérapeute qui n’est venu que pour elle, avec l’ambition de la faire enfin sortir de son silence.
Alex Michaelides compose un thriller psychologique dans lequel le lecteur est placé dans la peau de Theo, suit son combat, presqu’une enquête criminelle pour confronter les proches d’Alicia, pour faire émerger la vérité relative à son comportement, tout en faisant face à ses propres démons.
Dans l’univers cloîtré de l’institution psychiatrique, où jeux d’ego cohabitent avec rentabilité et violences de la patientèle, le silence rend compliquée l’approche thérapeutique.
Mais lorsqu’enfin Alicia semble s’ouvrir, la vérité qui émerge ne sera peut-être pas bonne pour tous…
J’ai beaucoup aimé la mise en place, le fait que l’on apprenne à connaître le thérapeute et ses névroses qui lui servent pour travailler son rapport avec sa patiente, le côté enquête et évidemment les ressorts psychologiques de ce roman.
Les ruptures de rythme sont importantes également : j’ai eu la sensation d’une urgence dans tout ce qui se passait au-dehors de l’institut, et d’une immobilité pleine de tension à l’intérieur. Un peu trop de lenteur parfois…
J’avais deviné (la faute à trop de lectures précédentes peut-être) une partie de la vérité, mais pas tout, loin s’en faut.
C’est ce qui en fait un très bon roman, mais pas un coup de cœur pour moi.
PS : Et j’ajoute juste que j’ai beaucoup aimé les épigraphes judicieusement choisies pour étayer ce roman.
Citations
« D’ordinaire, lorsqu’on entreprend un travail avec un patient, il n’y a pas de sentiment d’urgence, pas d’agenda thérapeutique prédéterminé. En temps normal, on commence par de nombreux mois de parole. (…) Dans le cas d’Alicia, il n’y aurait pas de parole. Pas d’écoute. (…)
Autrement dit, j’avais conçu une méthode pour aider Alicia sans bien savoir comment la mettre en pratique. » p57
Une réflexion sur « Dans son silence »