
Susie Steiner
542 pages
Le Livre de Poche, 2020
Fin de lecture 01/02/2020
Sélection 2020 Prix des lecteurs du Livre de Poche, mois de février.
Deuxième livre lu dans le cadre du jury.
Quasiment à la veille de Noël, Edith Hind a disparu. Envolée. Ses proches n’ont aucune nouvelle d’elle. Ses affaires, son sac, son manteau, tout est resté chez l’étudiante, dans la maison qu’elle partage avec son petit ami Will Carter. Seules quelques traces de sang et son absence prolongée éveillent l’inquiétude des enquêteurs dépêchés sur place.
Au sein du service d’investigation de la police du Cambridgeshire, Manon Bradchaw, sergent-détective, l’inspectrice Harriet Harper et l’officier Davy Walker sont les principaux policiers chargés de l’enquête. Au cours de celle-ci, ils découvrent des facettes d’Edith qui ne semblent guère correspondre au profil décrit par les très « selects » parents de la jeune femme, Ian et Miriam. Bénéficiant de relations haut placées, ceux-ci vont ainsi faire pression sur les enquêteurs pour retrouver au plus vite la jeune femme.
Il s’agit au départ d’une enquête classique de disparition de personne, qui se corse peu à peu, au fur et à mesure des découvertes effectuées par la police. Le plus de cet ouvrage réside pour moi dans l’attachement qui est créé immédiatement avec les personnages qui s’en partagent le chapitrage : Manon Bradshaw est le reflet de la presque quarantenaire qui enchaîne les « date » pour trouver le bon partenaire, Miriam est émouvante en maman désespérée attachée à remuer ciel et terre pour retrouver sa fille, Davy porte un regard tendre sur sa collègue et supérieure tout en vivant une relation empreinte de la jalousie de sa compagne Chloé, et Helena est la meilleure amie d’Edith qui s’en veut de ne pas savoir ce qui s’est passé.
L’intrigue elle-même n’est pas exceptionnelle, mais est relevée par ses personnages, que j’ai bien appréciés et dont j’ai voulu connaître l’histoire jusqu’au bout.
Citations
« (…) pour les proches d’une personne disparue, la douleur réside justement dans l’absence. Ce n’est ni l’abîme de la mort ni l’espoir, mais la monstrueuse oscillation entre les deux. Si le purgatoire existe, c’est à cela qu’il ressemble. »
« (…) On nous a à l’oeil, c’est tout. Avec un corps, nous aurions un homicide donc un budget illimité pour l’enquête. Mais dans le cas présent… On hésite encore entre une disparition inquiétante, une suspicion d’homicide, ou une simple disparition, comme Peabody est enclin à le croire. »