A corps ouverts

Nathalie Guyader

270 pages

Éditions Nouvelles Plumes, 2018

Prix des lecteurs France Loisirs 2018

Fin de lecture 23 août 2020

Adressé par France Loisirs auquel j’oublie régulièrement de commander les ouvrages, j’ai gardé cet ouvrage en raison de la quatrième de couverture.

Le lecteur suit en parallèle l’histoire d’un jeune garçon, surnommé Guaï, avide de reconnaissance de son père, thanatopracteur qui le déteste, et celle d’une brillante avocate marseillaise, Julia Lemonnier, endeuillée par la mort de sa sœur cadette, Cléo, d’une overdose foudroyante.

Lorsqu’un caïd de la drogue demande à Julia de le représenter, celle-ci se voit contrainte de mettre de côté ses principes de ne jamais défendre les narco-traficants. En effet, Jorgi Garcia lui affirme qu’en échange de sa défense, il pourra lui donner des informations sur les circonstances exactes de la mort de Cléo.

Julia veut bien évidemment en connaître plus, mais elle devient rapidement la cible de menaces : elle est pourchassée, son appartement est « visité », son animal agressé. Soutenue par son petit ami Eloi et par Morgan, un ancien camarade de droit devenu policier, Julia va mener l’enquête auprès des gangs pour tirer au clair la mort de sa sœur.

Je suis partagée : l’histoire est bien construite mais les personnages un peu caricaturaux et j’avais deviné très vite de quoi il retournait.

Ce qui m’a fait poursuivre ma lecture, c’est la précision de la documentation réunie par l’auteure.

En effet, elle expose la guerre fratricide des gangs de Marseille, les méthodes des trafiquants pour s’enrichir grâce à la drogue et au blanchiment de l’argent de son trafic. Elle évoque également les difficultés de la police, bien souvent décriée pour ne pas intervenir dans les règlements de compte de type « œil pour oeil, dent pour dent », mais qui cherche surtout à faire tomber les têtes de reseaux.

Est de même bien mis en exergue le dilemme des avocats, partagés entre l’objectivité requise pour la défense de leurs clients en vertu de la loi, et leurs principes, issus d’une éducation ou d’expériences de vie.

Mais ce qui est particulièrement réussi dans ce livre, c’est toute la partie descriptive du travail entourant la mort, la conservation ou la reconstruction en vue de la présentation des corps aux familles endeuillées. L’initiation à la thanatopraxie, puis la recherche permanente de l’esthétisme par le jeune garçon, témoignent d’une obsession maladive qui est très bien retranscrite. Et bizarrement, c’est ce petit garçon maltraité que j’ai trouvé le plus attachant.

Un livre qui se lit très vite mais qui permet un éclairage sur un métier peu connu, des techniques que j’ai été intéressée de découvrir… avec le coeur au bord des lèvres à certains moments !

Citations

« À l’école, sur la fiche demandée en début d’année par la maîtresse, il avait écrit pour la profession du père : artiste graveur, et pour la profession de la mère : vendeuse.

C’est ainsi qu’il les voyait , du haut de ses 7 ans. »

« Cleo se confiait à son aînée comme une adolescente. Elle partageait ses chagrins amoureux, ses désillusions sur les hommes qu’elle rencontrait, ses coups de cœur aussi. C’était une jolie blonde pétillante et pleine de vie. »

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