Tant qu’il reste des îles

Martin Dumont

240 pages

Les Avrils, Groupe Delcourt, 2020

Fin de lecture 25 décembre 2020.

Je remercie Les Avrils pour m’avoir adressé cet ouvrage accessible en librairie le 6 janvier 2021.

Évidemment j’ai visité quelques îles de par le monde. Mais surtout j’ai toujours été attirée par la mer, la navigation. J’ai même pris quelques cours de voile… sur un lac…

Las, je suis sujette au mal de mer !

Alors, je me suis régalée à lire le deuxième livre de Martin Dumont. En effet, il évoque ici simplement ces gens, pêcheurs, réparateurs de bateaux, cafetiers, etc. qui font la vie d’une île. Il nous narre sa transformation en cours vers une presqu’île, avec en fond la construction d’un pont qui va la relier au continent. D’ailleurs, ce court roman dont Léni est le narrateur est édifié sur cinq parties, comme le pont : fondations, piles, tablier, équipement et inauguration. Et même si Léni, l’ouvrier de chantier naval, n’est pas vraiment favorable au pont, il est fataliste et se dit que rien ne pourra empêcher sa construction. Surtout, Léni pense tout bas, mais hésite à dire tout haut. Léni ne prend jamais vraiment position. Et puis finalement ce pont va peut-être lui permettre de retrouver plus facilement sa petite fille Agathe, qu’il voit si peu car elle vit chez sa maman sur le continent.

Les parties de cartes entre copains, une photographe qui s’insère dans le décor, les difficultés économiques, les lueurs d’espoir et les coups du destin : la relation de ces petites choses, c’est tout ce qui fait l’univers de Martin Dumont. Mais c’est bien plus aussi, lorsque Léni nous emmène avec lui sur le Fireball, voguer sur une mer pas toujours d’huile, humer les senteurs marines, entendre le claquement des voiles au vent.

C’est la passion et la rage des hommes, c’est la vie qui se retourne comme un frêle esquif.

Et pour moi, encore une fois après Le chien de Shrödinger, c’est un coup de cœur.

« – Quand même, a murmuré Gauthier, tu te rends compte de ce qu’on est en train de vivre ?

– Quoi ? La construction d’un pont ?

Il fixait la plateforme qui s’éloignait dans le sillage du ferry.

Il a souri tristement en détournant les yeux.

– Non, les derniers jours d’une île. »

« On espère beaucoup de choses de soi, mais la réalité est souvent différente. Il n’y a qu’au pied du mur qu’on sait vraiment ce qu’on a dans le ventre. Il y a des tas de lâches qui s’ignorent. Je ne m’exclus pas du lot. »

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