L’espion anglais

Daniel Silva

Traduction de Philippe Mortimer

510 pages + 7 pages de postface

HarperCollins Poche, 2017

Fin de lecture 23 janvier 2021.

Cet ouvrage constitue la quinzième aventure de Gabriel Allon, espion israélien et restaurateur d’art. C’est cependant le premier que je lis de la série, dont tous les tomes n’ont pas été traduits en français. Ne pas avoir lu les précédents n’a d’ailleurs pas été particulièrement gênant, les éléments principaux du passé de l’espion étant évoqués habilement au long de l’histoire.

J’aime les romans d’espionnage, car ils font entrer dans ce que j’appelle « l’histoire derrière l’histoire » : des événements qui sont connus de tous mais dont les réelles circonstances sont inconnues du grand public. Et même si, ainsi que l’indique l’auteur dans la postface, ce livre comporte surtout des événements et personnages fictifs, certains liens économiques et financiers entre nations relèvent de la véracité.

Dans L’espion anglais, Daniel Silva prend pour départ un attentat qui détruit la vie d’une célèbre princesse d’Angleterre, récemment divorcée, pour faire s’allier le MI6 anglais à son héros récurrent l’espion israélien Gabriel Allon. Celui-ci, sur le point d’accueillir avec sa femme Chiara les jumeaux dont elle est enceinte, n’est pourtant pas vraiment intéressé. Mais il semble que Eamon Quinn, ancien activiste de l’IRA, a perpétré l’attentat.

Alors Christopher Keller, ancienne taupe du MI6 au sein de l’organisation irrédentiste, est très vite associé à Gabriel pour trouver Quinn et démasquer son commanditaire.

Et c’est parti pour une démonstration de force : mafia, guerre des services, agents doubles ou triples, voiture piégée, petits et gros mensonges, traversée de l’Europe d’est en ouest et du nord au sud, tout est mis en œuvre pour divertir le lecteur, avec un certain humour caustique que j’ai bien apprécié… et une multitude de personnages qui mériteraient une représentation graphique pour identifier leurs liens plus ou moins officiels !

Les deux personnages principaux sont également attachants, car malgré leur propension à dégainer arme blanche ou revolver, leur passé dévoilé au cours de leurs recherches s’avère douloureux. Pourtant, ils doivent jouer « un jeu de grands garçons, avec des règles de grands garçons ».

Je ne sais pas si tous les livres de Daniel Silva se ressemblent, et si une adaptation au cinéma est prévue, mais je suis sûre que ça fonctionnerait très bien ! Je suis ravie d’avoir enfin sorti ce livre de ma bibliothèque et lirai avec plaisir d’autres ouvrages de cet auteur.

« C’est ça qui est merveilleux, dans notre métier. Nos erreurs finissent toujours par revenir nous hanter, et il vient toujours un temps où il faut payer ses dettes… »

« – Alors, qu’est-ce qu’on fait, maintenant ?

⁃ On laisse les frites ici et on emporte nos tasses de thé.

⁃ Quand ? Demanda Gabriel.

Keller se leva. »

« – Mais vous venez de me dire que je ne serais pas un agent du MI6 comme les autres.

⁃ Il faudra quand même vous conformer à certaines règles.

⁃ Ça, ça ne m’est encore jamais arrivé, objecta Keller.

⁃ Je sais, dit Seymour. C’est bien pour ça que vous êtes ici. »