
Nicolas Beuglet
558 pages
Pocket, 2018, XO Éditions, 2016
Fin de lecture 7 mars 2021.
J’ai reçu cet ouvrage dans le cadre d’une remise de prix des Nouvelles Voix du Polar organisée par Pocket en septembre 2019, et pu rencontrer son auteur, fort sympathique.
Je n’avais pas pu lire ce livre immédiatement, et ai souhaité ensuite temporiser lorsque j’ai su qu’il était le premier d’une trilogie. Et j’ai bien fait. Car j’ai acquis les deux tomes suivants il y a un mois, et cela m’a permis, lors d’un week-end marathon de lecture, d’enchaîner les trois tomes, dérogeant ainsi à mon principe d’alternance de lecture. Comme quoi… il suffit juste d’avoir envie, d’être entraînée par une écriture, des personnages, …
Oslo, Danemark, février 2015. L’inspectrice Sarah Geringën vient de prendre une claque monumentale sur le plan privé lorsqu’elle est appelée en pleine nuit dans un hôpital psychiatrique pour ce qui semble être un suicide atroce. L’auteur, et victime donc, un homme très âgé, se serait étranglé lui-même, jusqu’à entraîner sa mort.
Son état émotionnel n’est pas au beau fixe, Sarah voit alors en cette enquête la possibilité d’échapper à sa vie privée.
Et même si les employés et le directeur de l’hôpital s’évertuent à soutenir la thèse du suicide, Sarah se rend compte que certains éléments semblent suspects : la terreur figée sur le visage du mort, et un nombre mystérieux, 488, gravé sur son front.
Puis de nouveaux indices se font jour, qui amènent Sarah à se déplacer en France et à rencontrer Christopher Clarence, ancien reporter de guerre, reconverti pigiste et professeur à l’université.
Mais la curiosité est un vilain défaut : Sarah et Christopher, sous la contrainte d’un homme qu’ils n’ont jamais vu, doivent découvrir quel était le « projet 488 » auquel il a été soumis pendant des années. Le jeune neveu de Christopher, Simon, a été enlevé et si les deux alliés ne rendent pas compte de leurs conclusions dans le délai qui leur est imparti, son intégrité physique, voire sa vie, est menacée.
C’est donc une course contre la montre qu’installe l’auteur, qui envoie ses personnages à l’autre bout du monde pour percer le mystère d’un projet vieux de soixante-dix ans.
Dans ce premier opus de la trilogie « Sarah Geringën » , Nicolas Beuglet installe une jeune femme glaciale et terriblement impliquée dans son travail, au détriment de sa vie privée. Peu diserte, peu souriante, elle ne semble pas être une camarade agréable. Mais ce recul qu’elle affiche pour mieux préserver son objectivité durant les enquêtes qu’elle mène est aussi sa manière de se protéger d’une trop grande sensibilité.
Le contrepoint proposé par Christopher est donc bienvenu et le tandem fonctionne parfaitement.
C’est haletant, très documenté sur le plan historique. J’ai enrichi mes connaissances sur les expériences (malheureusement) menées sur l’être humain. C’est violent aussi, car l’auteur ne ménage pas les émotions de ses protagonistes – et du lecteur !
Une réflexion sur « Le Cri »