
Elly Griffiths
Traduction de Vincent Guilluy
412 pages
Hugo Thriller, 6 mai 2021
Fin de lecture 7 mai 2021.
Je remercie les Editions Hugo Thriller pour m’avoir adressé ce livre dans le cadre d’un service presse. L’autrice y met en scène l’inspectrice Harbinder Kaur, dont on a pu suivre l’intervention dans Le journal de Claire Cassidy en 2020, primé.
Je suis ravie de retrouver l’univers d’Elly Griffiths, avec un bonus pour la couverture, que je trouve très réussie : le tricolore avec la plume et la goutte de sang correspondent parfaitement au sujet abordé.
Dans cet opus, elle nous entraîne à nouveau dans une construction littéraire où chaque chapitre correspond à la relation des actions d’un personnage.
La mort soudaine de Peggy Smith, dame âgée mais sans souci de santé particulier, va ainsi déclencher la suspicion de Natalka, son aide de vie, puis d’Edwin, l’octogénaire voisin de palier de Peggy, et de Benedict, le moine défroqué qui tient un café sur la plage, lieu de convivialité en face de la résidence de personnes âgées.
Peggy Smith n’était manifestement pas une vieille dame comme les autres, car elle prodiguait à des auteurs de polars en panne d’inspiration des conseils relatifs à la manière de commettre des crimes, et eux lui dédicaçaient leurs ouvrages. Sa vie semble avoir été très riche, comme en témoigne une carte trouvée chez elle :
« C’est une carte de visite, tout à fait officielle, avec, écrit en cursives noires :
Mme M. Smith
Consultante ès meurtres »
Natalka, reçue au commissariat par Harbinder, va lui dévoiler ses soupçons, mais la policière ne réagit pas assez vite à son gré :
« C’est bien beau de rester assis à boire du café, se dit Natalka, mais il faut qu’on passe à l’action. Elle avait cru que la policière, Harbinder, apporterait un peu de dynamisme mais elle a l’air aussi prudente que Benedict. »
Alors Natalka, inquiète d’être également épiée par deux hommes mystérieux, entraîne ses amis dans des recherches sur la vie de la vieille dame : sa famille proche, dont son fils et sa belle-fille, les auteurs qu’elle aidaient, tous sont suspects.
Mais certaines des personnes contactées par les détectives amateurs meurent à leur tour, ce qui complexifie l’enquête !
Je ne souhaite pas en dire plus sur l’histoire, ce serait bien dommage…
Entre Shoreham et l’Ecosse, je me suis attachée aux personnalités très différentes des protagonistes, dont les relations évoluent au fil des rebondissements des enquêtes menées en parallèle à la fois par Harbinder et par le trio des amis de Peggy.
Elly Griffiths propose donc une sorte de mise en abîme dans le polar traditionnel et le monde de l’édition, dont elle fait rencontrer les acteurs multiples à ses lecteurs, et c’est plutôt sympathique : auteurs, éditeurs, secrétaire d’édition, agents, les personnages participent même à un salon littéraire avec table ronde thématique !
Évidemment, l’humour tient aussi une place de choix dans la narration :
« « Ma mère venait de Pologne, reprend Dex. Donc elle supportait mal les imbéciles. »
Harbinder (…) ne voit pas très bien le rapport entre une incapacité à supporter les imbéciles et le fait d’être née en Pologne. Si c’est le cas, elle doit avoir dans son sang indien trop tolérant quelques globules polonais. »
J’ai bien aimé les indices distillés ça et là par l’autrice, à la manière d’Agatha Christie, qui fournissent toutes les informations au lecteur afin qu’il trouve lui-même le ou les coupable(s). Il suffit de faire attention à tout et de lire entre les lignes pour résoudre l’énigme !
Un excellent moment de lecture.
Une réflexion sur « Mortelle dédicace »