
C.J. Farrington
Traduction Valéry Lameignère
429 pages
Hugo Thriller, 2021
Fin de lecture 27 novembre 2021.
Je remercie les Editions Hugo Thriller pour m’avoir adressé cet ouvrage dans le cadre d’un service presse. La couverture en est très belle, et illustre parfaitement le roman.
Bienvenue dans la neige et le froid.
Bienvenue dans l’univers d’Olga Pouchkine, cheminote de son état, mais écrivaine dans l’âme.
Entrons à pas feutrés, neige oblige, dans le petit village de Roslazny, en pleine Sibérie. On y prépare, comme partout dans la province, les prochaines élections, sur fond de corruption habituelle.
L’alcool y coule à flots, il faut bien se réchauffer. C’est là que vit Olga, avec son père, le fraudeur du rail, affublé d’un faux handicap depuis un accident du travail. Elle y est son souffre-douleur, son esclave, sa bonne à tout faire. Les seules jolies choses qui entourent Olga sont les souvenirs de sa maman trop tôt disparue, son amie Anna et son frère Pasha, engagé dans l’armée. Très serviable, elle aide les uns et les autres, mais se garde bien de leur confier son ambition.
« À force de vouloir faire plaisir à tout le monde, Olga finissait presque toujours par se coucher tard bien qu’elle se réveillât tôt, éteignant sa lampe de chevet avec le sentiment de n’avoir vraiment fait plaisir à personne. C’était difficile, dans ces moments-là, de se sentir dans la peau d’un écrivain ; dans la peau d’une artiste qui a le feu sacré. »
Et la vie s’écoule très lentement tandis qu’Olga, dans sa cabane près des rails russes, rédige un à un les chapitres de son grand livre de conseils censé la rendre célèbre, qu’elle prend soin de son hérisson Dimitri et qu’elle met quelques roubles de côté pour s’inscrire à l’université. Cible de lettres anonymes, elle mène l’enquête dans son entourage pour savoir qui lui en veut.
Voilà le décor planté.
Tout bascule – littéralement – lorsqu’Olga est violemment frappée par le corps d’un jeune homme, touriste américain, qui tombe brusquement du transsibérien. Chose surprenante, la bouche du mort est emplie de pièces.
Un des vieux amis d’école d’Olga, Vassili, revient en ville mener l’enquête, et toutes les théories se font jour, jusqu’à une mystérieuse Baba Yaga, qui pourrait bien hanter le coin. Olga qui rêvait d’un peu de distractions, va participer activement – et brillamment – à l’enquête. Surtout quand Vassili est empêché de poursuivre ses investigations. Le lien qui les unissait adolescents se reforme.
Politique, corruption, misère sociale et familiale forment le fond du roman. Mais c’est un joli portrait de femme que dresse l’auteur, empreint de ténacité, d’humanité et d’humour.
Si j’ai aimé l’intrigue très fouillée et la documentation qui permet de se faire une bonne idée de la vie en Sibérie, j’ai trouvé cependant le livre un peu trop long à mon goût.
Une réflexion sur « Mort sur le transsibérien »