Voyage thérapeutique

Armand Cabasson

468 pages

Librinova, 2022

Fin de lecture le 23 février 2022

Je remercie Babelio, Librinova et Armand Cabasson de m’avoir adressé ce livre dans le cadre d’une Masse critique privilégiée. Je remercie tout particulièrement l’auteur pour son sympathique message accompagnant l’envoi.

Tireurs d’élite des Forces Spéciales françaises, Sven et Thomas ont été envoyés au Mexique pour une opération secrète contre un mystérieux narco-trafiquant. Surnommé « Le Chimiste », il a produit une drogue 2.0 qui amplifie les sensations et le manque. Il faut le neutraliser avant qu’il n’invente pire encore.

« Ne compte qu’une seule chose : la Victoire. En neutralisant ce génie de la drogue, vous sauverez des centaines de milliers de vies. »

Lorsque la mission échoue, Sven réussit à s’échapper. Porté disparu, nul ne s’attend à son retour. Traumatisé, son seul refuge réside dans le dialogue qu’il entretient avec Thomas, son meilleur ami disparu. Son retour en France est marqué par sa paranoïa : il se sent traqué, toujours en mission. Le professionnel prend le pas sur la raison, et sa peur peut l’amener à commettre l’irréparable.

En parallèle du retour de Sven en France, deux jeunes femmes, Séverine et May, s’apprêtent à partir pour un « voyage thérapeutique » avec le psychiatre Arnaud Breussant. Décidées à mettre un terme aux cauchemars récurrents qui les accablent suite à des traumatismes et après moultes recherches pour s’en débarrasser, Séverine et May comptent sur cette pratique inédite.

Ces trois personnages soumis au stress post traumatique vont se rencontrer, dans des conditions extrêmes. Hantés par leurs peurs, réelles ou engrangées par leur expérience, ils vont néanmoins devoir s’y confronter, dans une thérapie cognitive haute en rebondissements.

« Subir un traumatisme, c’est vivre un voyage au bout de l’enfer. (…) puisqu’il y a eu un voyage à l’aller, il faut un voyage pour le retour. »

Je m’attendais à la seule narration de l’après-mission de Sven, la description de la pratique thérapeutique et de la rencontre du sniper avec les jeunes femmes. J’ai donc été agréablement surprise de la grande partie « Flash-back » qui reconstitue la préparation et les circonstances de l’opération secrète menée par le commando de Sven et Thomas, et les histoires de Séverine et May. Très bien documentée sur les interventions secrètes dans un monde gangrené par la corruption mafieuse, cette mise en condition permet de mieux cerner les décisions prises par Sven à son retour en France. Fi des relations diplomatiques ou des considérations morales quand l’enjeu est mondial…

« (…) Sven est plus que jamais convaincu de la pertinence de sa mission. Il était réticent à l’idée de devenir tueur d’élite. Sa passion, c’est tirer. Mais, entre tirer et tuer, il y a un abîme… Cependant, quand on contemple de telles horreurs, on finit par se dire que, quelquefois, tuer (« neutraliser » préfère-t-on dire dans l’armée) est une option à envisager.»

J’ajoute un mot pour la photo de couverture : magnifique. Tout comme les descriptions des paysages (les arbres, l’environnement) et l’acttion des personnages, aussi bien au Mexique qu’en France, on s’y croirait.

Ce livre est donc remarquable, car il allie d’une écriture alerte une opération militaire, la plongée dans des rites antiques, et bien sûr la science du psychiatre-auteur concernant les puissantes conséquences psychiques des chocs émotionnels sur des personnages profondément attachants…

Suspense garanti pour ce très gros coup de cœur !

Publicité

30 secondes

Xavier Massé

248 pages

Taurnada Éditions, février 2022

Fin de lecture 13 février 2022.

Je remercie les éditions Taurnada pour m’avoir adressé cet ouvrage en format numérique. C’est le troisième livre de Xavier Massé que je découvre, j’apprécie beaucoup cet auteur qui sait se renouveler.

Dans ce nouvel opus doté d’une superbe couverture, il transporte le lecteur en Caroline du Nord.

A l’issue d’un match, le joueur de football universitaire Billy Wake n’a que 30 secondes pour renverser le cours de la partie : lui seul peut donner un point à son équipe et la mener à la victoire.

Ce sont presque les dernières trente secondes dont Billy se souvient. Suite à un grave accident de voiture, il est en effet hospitalisé et n’a de cesse de retrouver sa petite amie Tina. Elle était avec lui dans la voiture, il ne comprend pas qu’on ne la retrouve pas. Car la police est formelle, Billy était seul. Mais sa mémoire est défaillante à cause de l’accident. Il rêve constamment, revit les mêmes scènes avec un sentiment d’angoisse terrible : son réveil un matin, une gueule de bois, un journal, … les événements qui précèdent l’accident et sa quête insatiable de Tina… Un jour sans fin, une réitération qui menace sa santé mentale.

« Le rêve est conçu comme un moyen de s’affranchir du temps et de l’espace ordinaires, ou d’accéder au surnaturel. Mais ce qui est sûr, c’est que sa construction se base sur du vécu. Des périodes, des instants de vie, des faits marquants de la vie réelle. »

Le docteur Harry Borg, neurologue, lui propose son aide pour retrouver ses souvenirs grâce à l’hypnose. Assortie d’une mise en garde :

« Mais dites-vous bien que toute la vérité, vos réels souvenirs ont été rassemblés, mélangés, mis dans un shaker et balancés dans votre rêve… Tout est là, sous vos yeux, du moins dans votre tête, mais vous ne pouvez ni le maîtriser ni le comprendre, et vous passez à côté de tout. »

De grandes précautions doivent donc être prises. Car remonter le fil du temps et se confronter à son passé peut être douloureux. Au fur et à mesure du travail thérapeutique se dessine la vie d’avant : les interactions dans le couple, les enjeux économiques monstrueux du football américain, les projets de Billy et Tina.

Et ce que le malade va découvrir s’avérera en effet insupportable.

Réalité et rêves, vrai et faux se confondent, rendant fous le lecteur comme le héros.

Documenté sur la complexité des amnésies traumatiques (et bien d’autres sujets encore, mais il serait dommage de les dévoiler !), riche en suspense, il ne faut que trente secondes pour entrer dans ce thriller haletant qui se dévore ensuite d’une traite.

Une nouvelle réussite de Xavier Massé.

CHERUB – Mission 2 : Trafic

Texte : Robert Muchamore – Baptiste Payen

Illustrations : David Combet

128 pages

Casterman, 2017

Adapté du roman de Muchamore paru en 2007

Fin de lecture 10 février 2022

Dans ce deuxième volume de la série adapté en BD, on retrouve James dans sa deuxième mission d’infiltration pour l’organisation Cherub. Avec trois autres jeunes, Kerry, Kyle et Nicole, au sein d’un couple d’anciens de Cherub, il doit se nouer d’amitié avec des adolescents au cœur d’un trafic de drogue, pour faire tomber le patron du gang, homme d’affaires jusqu’ici inattaquable.

Le couple et leur bébé ainsi que les quatre adolescents censés avoir été adoptés investissent donc une maison à Thornton. Par le biais des enfants du trafiquant, Keith Moore, ils doivent se rapprocher de lui pour le faire tomber, par tous moyens, sauf en consommant eux-mêmes de la drogue. Sous peine d’exclusion de Cherub.

Les voici donc entraînés dans une mission à très haut risque, dans une banlieue minable.

« Personne ne s’installe à Thorthon par choix : un tiers des maisons sont vides, un tiers occupées par des étudiants fauchés, le reste par des demandeurs d’asile, des repris de justice ou des familles surendettées. »

Plus violent que le premier tome, plus incisif aussi sur des thématiques propres à mettre en garde la jeunesse, j’ai trouvé le scénario bien construit, autour du combat contre la drogue, les réseaux qui la diffusent, les ravages qu’elle entraîne et les valeurs de Cherub. La difficulté pour James et ses camarades infiltrés de mettre de côté leurs sentiments et de mentir pour mener à bien leur mission est également bien mise en exergue, adrénaline d’une part contre peur de perdre la vie d’autre part.

J’ai par contre moins aimé le dessin que pour le premier tome, le dessinateur ayant changé, j’ai eu du mal par moments à différencier les personnages les uns des autres. La qualité du papier, mate, et les couleurs moins relevées correspondent cependant à l’histoire et contribuent à l’atmosphère plus sombre du roman.

J’aurai plaisir à continuer la découverte de cette série, au fil de l’adolescence de James et ses camarades.

Bilan du mois de janvier 2022

Allez hop ! Nous voici repartis pour une nouvelle année de lecture, qui a plutôt bien commencé – non en nombre, avec toujours des difficultés à m’y mettre, mais en qualité.

J’ai pu conforter mon appétence pour des auteurs, en découvrir de nouveaux grâce aux services presse et aux clubs des lecteurs. Premiers romans ou confirmés, c’est toujours un plaisir d’échanger avec des adeptes ou les auteurs eux-mêmes.

Neuf livres ont donc intégré ce premier mois de 2022.

Sucre amer, Avni Doshi

La dame blanche, Denis Zott

Sans passer par la case départ, Camilla Läckberg

De l’or et des larmes, Sandrine Villain

L’accro du shopping fête Noël, Sophie Kinsella

Les désossés, François d’Epenoux

Des poignards dans les sourires, Cécile Cabanac

Ces orages-là, Sandrine Collette

Leïla et les filles perdues, Odile Maskens