
Luc-Michel Fouassier
117 pages
Éditions de l’Arbre vengeur, 2020
Fin de lecture le 7 mai 2022.
Conseillé par une bibliothécaire de la médiathèque que je fréquente, voici un court roman fort sympathique.
« Clac » la porte qui se ferme, clé à l’intérieur. Et le narrateur de constater qu’il est sorti sans ses chaussures, mais en pantoufles. Pas de double – son épouse est partie avec, et sa femme de ménage ne reviendra pas avant la semaine suivante.
L’instant de dépit passé, notre « pantouflard » se résout donc à poursuivre sa journée en chaussons. Et c’est tout un monde qui s’offre alors à lui.
On le regarde, ou plutôt on avise gaiement ses pieds. Lui se trouve finalement fort aise d’arpenter trottoirs, couloirs du métro et salle de réunion en charentaises.
Ce petit tour du sort, cet accroc à la routine quotidienne va faire émerger de sa déprime l’homme, l’amoureux et l’employé. Il va trouver en lui des ressources insoupçonnées : tenir tête à ses collègues et à son partenaire de tennis, trouver de nouveaux amis et déterminer son avenir.
Il a les moyens, notre homme, il pourrait acheter une paire de chaussures. Mais les premiers instants flottants ont laissé place à une nouvelle assurance, et malgré lui, il est devenu « (…) un individu qui ne craint pas d’affirmer son originalité, en dépit du regard des autres. »
Ne pas se conformer, modifier pour quelques temps sa façon d’être ou de penser pourrait donc être très positif… et pourquoi pas contagieux ?
Cet ouvrage plein de charme se lit le sourire aux lèvres : clin d’œil à des chansons que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, usage abusif du subjonctif conjugué à tous les temps, jeux-de-mots et solides bases littéraires en font un tout à la fois amusant et un brin subversif…
Et si demain, on changeait une petite chose à nos habitudes, juste pour voir ?
Une réflexion sur « Les pantoufles »