Dans les brumes de Capelans

Olivier Norek

Lu par François Montagut

12 H 24

Lizzie, Audible, 2022

Fin de lecture 11 mai 2022.

Il y avait bien longtemps que je n’avais pas écouté un livre. Oui mais voilà, quel plaisir de conjuguer trajet en voiture, rangement ou ménage avec un ouvrage palpitant ! Parce que, bien évidemment, il me fallait trouver « LE » livre qui retiendrait toute mon attention. Alors le nouvel opus d’Olivier Norek me semblait par avance correspondre à ces attentes, avec le retour du Capitaine Coste…

Mais au début de l’histoire, c’est le Capitaine Russo le héros. C’est lui qui met tout en œuvre pour retrouver l’adolescente Anna, une jeune fille qui a disparu du domicile familial en pleine nuit dans des circonstances mystérieuses. Fugue ? Enlèvement ? Les enquêteurs peinent à comprendre.

Puis d’autres jeunes filles disparaissent, au fil du temps. Russo en fait une affaire personnelle. Dix ans durant. Et sa ténacité paye enfin.

« Il y a des flics qui chassent les monstres, il y a des flics qui protègent leurs victimes. La différence est ténue, mais entre les deux philosophies, c’est tout un monde. »

Anna est vivante. Mais à quel prix. C’est là qu’on retrouve Coste.

Bien loin de l’hexagone, à Saint-Pierre-et-Miquelon. Reclus volontaire après les terribles événements relatés dans Surtensions, il travaille dans le plus grand secret au service de la juge Fleur Saint-Croix, pour tester les malfrats repentis et leur donner quitus pour une nouvelle vie.

Fleur va cependant lui jouer un mauvais tour : c’est Anna qu’il va devoir interroger. Anna qui ne veut pas se souvenir, Anna qui doit être préservée et protégée d’un terrible prédateur.

Stop ! Impossible de relater plus au risque de gâcher le plaisir de lire cette histoire très noire. Alors arrêtons-nous sur le style, sur l’ambiance.

Comme d’habitude chez Olivier Norek et ses personnages récurrents l’humour tient une place certaine et ouf ! Ça fait du bien, ça détend. Car sur une île de vingt-deux kilomètres carrés plongée dans des brumes telles qu’on ne voit pas le bout de son bras, on pourrait être tenté de se remettre au lit, couette et oreillers par-dessus tête, et de laisser passer la mauvaise période. Mais avec la plume et l’expérience de celui qui a vécu sur place pour s’imprégner de l’ambiance, on visite, on hume, on observe : la lande, la mer, les aurores boréales…

On apprécie le contraste de la résidence ultra-sécurisée, « la safe house », avec ces maisons que nul ne ferme, car la délinquance y est quasiment nulle et le moindre fait suspect géré dans l’instant. On se laisse happer par l’histoire du flic plus que jamais bourru qui s’est cependant pris d’amitié pour sa jeune voisine qu’il surnomme « Mercredi » et le grand-père de celle-ci, féru d’enquêtes criminelles.

Coste doute de lui-même, doute de son flair légendaire. Pas le lecteur. Mais c’est une fois de plus la ténacité de plusieurs enquêteurs qui va mener vers la résolution de l’affaire.

J’ai beaucoup aimé écouter cette nouvelle aventure du Capitaine Coste, servie par l’écriture d’un Olivier Norek qu’on sent habité par l’étrangeté de ce froid bout de France et par le timbre de François Montagut.

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