
Julien Sandrel
269 pages
Calmann-Levy, 2021
Fin de lecture 19 juin 2022
Un intermède entre deux polars. Une petite bouffée d’amour entre un jeune homme rétif à l’engagement et une petite fille qu’il a appris à aimer.
Sacha fait l’acteur. En fait, pour survivre, il a surtout recours à pas mal de petits boulots. L’un d’eux consiste à devenir l’oncle de substitution d’une petite fille sans famille, Sienna, à la demande de Tess, sa maman.
Trois ans plus tard, les liens se sont noués entre eux trois, et ils décident de partir ensemble en vacances en Italie. Sacha et Sienna partent plus tôt, Tess doit passer à Gênes chez sa meilleure amie Francesca. Mauvaise pioche. Car ce 14 août 2018, le pont de Gênes s’effondre, emportant la maison de Francesca, située en contrebas.
Sacha se retrouve seul en Toscane avec Sienna, lui cachant les faits, dans l’incertitude de ce qui est arrivé à
Tess, portée disparue. Mais le jeune homme se trouve dans une situation juridique inconfortable : il n’a aucun lien légal avec la petite fille. Seul l’amour qu’ils se portent mutuellement les rapproche.
On assiste à l’évolution des sentiments de Sasha, peu disposé initialement à assumer seul une telle responsabilité, puis incapable de laisser Sienna aux mains d’inconnus. D’autant plus que Sasha a appris des informations cruciales sur le passé de Tess. C’est donc un périple qui commence pour échapper à la police et à la famille de Tess qui voudraient lui enlever la petite.
« J’observe cette enfant, là au creux de moi, et je sais que je ne pourrai plus me passer de cela. (…)
Pour elle, je suis prêt à tout risquer. Ma vie, mon confort, ma liberté. »
Sur fond de faits tragiques – les images de ce pont dévasté restent gravées dans ma tête – Julien Sandrel bâtit une histoire émouvante qui met en valeur les relations filiales qui peuvent se créer sans facteur biologique. L’amitié, la solidarité sont également au cœur du roman, qui, à travers l’évocation de ses paysages et de ses mœurs, donne envie de sauter dans un train et de parcourir l’Italie…
Et sur le plan littéraire, parsemer de haïkus le roman lui apporte une dimension poétique touchante.
Un bien joli moment de lecture, comme sait en offrir Julien Sandrel.