
Jeanine Collins
573 pages
Éditions 10/18, 2022, Éditions Philippe Rey, 2020
Fin de lecture 8 janvier 2023
Il ne fait pas bon vivre au Mexique quand on est journaliste. Ou membre de sa famille. Et quand bien même on aurait incidemment noué des liens d’amitié avec le chef d’un cartel. Lydia va être confrontée à cette amère expérience. Libraire, elle a partagé un lien fort autour des livres avec Javier, chef des Jardineros, un gang qui terrorise Acapulco. Mais lorsque son mari Sebastián écrit un article sur le mafieux, la sentence tombe rapidement : c’est l’hécatombe dans la propriété familiale. Seuls Lydia et son fils de huit ans, Luca, en réchappent miraculeusement.
Débute alors une fuite en avant vers les États-Unis. Se méfier de tous. Ne laisser aucune trace. Sauter en marche sur le train de marchandises dénommé « La Bestia », surveiller Luca comme son ombre, faire la connaissance d’autres migrants malgré eux, autres victimes des cartels, expulsés des États-Unis ou migrants économiques. Rebecca et Soledad, deux jeunes Honduriennes, vont ainsi se lier avec Lydia et Luca, et leur montrer comment embarquer sur ce maudit train.
« En vérité, Lydia n’est absolument pas convaincue qu’ils vont vraiment passer à l’acte. Elle espère que oui, parce qu’ils doivent prendre ce train. Elle espère que non, parce qu’elle ne veut pas mourir. Elle ne veut pas que Luca meure. C’est une étrangère qui habite son propre corps, qui écoute le train approcher, qui transporte son sac à dos de l’autre côté de la route, pousse Luca devant elle. »
Depuis Acapulco dans le sud mexicain jusqu’à el norte, tout peut arriver. Des jours d’angoisse à épier les nouveaux venus, à échapper à la migra qui traque sans pitié les candidats à l’immigration clandestine.
Outre la tuerie qui débute le livre, Jeanine Cummins convie le lecteur à participer à un périple angoissant, violent, inhumain. On s’attache profondément à Lydia, au petit Luca et à leurs compagnes d’infortune. On constate avec effroi les trafics en tous genres, les droits de passage, la violence gratuite. Mais aussi, parfois, une lueur de solidarité.
J’ai mis quinze jours pour le lire, partagée : je ne pouvais pas lâcher ma lecture, mais je n’avais pas envie de m’y remettre. Tant l’écriture de Jeanine Cummins m’a prise aux tripes, m’a transportée sur le toit du train, dans la poussière, la chaleur ou le froid du désert, dans les pensées de Luca ou Lydia. Tant cette sensation d’oppression ne m’a pas quittée tout au long de ma lecture.
C’est ce que j’attends d’un livre : qu’il me bouleverse, me fasse sortir du quotidien, me pousse à la réflexion. Pari gagné pour ce formidable ouvrage, qui a obtenu le prix des libraires en 2022, amplement mérité !
PS : merci à Elisabeth de me l’avoir offert, je n’avais pas entendu parler de cet ouvrage.
Je l’ai vu en librairie. J’ai trop de livres à lire mais je me garde en tête de le lire plus tard !
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Il vaut vraiment le coup, il n’y a pas à hésiter ! (La difficulté d’avoir trop de livres… je connais bien 😱😜)
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