Une saison pour les ombres

A consommer avec modération, le vin, mais certainement pas le livre ! ©️ CF 27/03/23

R.J. Ellory

401 pages

Sonatine Editions, 2023

Fin de lecture 8 avril 2023

Je remercie les Éditions Sonatine pour la très sympathique rencontre avec R. J. Ellory et l’auteur pour s’être prêté à la traditionnelle séance de dédicaces. Rencontré lors de précédents salons, l’homme est aussi affable que l’écrivain est tortueux !

Jack Devereaux doit rentrer dans la ville de son enfance pour retrouver son jeune frère qui a été placé en prison suite à une altercation. Durant le très très long trajet entre Montréal et Jasperville, Jack passe en revue l’histoire familiale et du village reclus, ponctuée par les dramatiques disparitions puis décès de plusieurs jeunes filles.

Il s’agit donc à la fois de la chronique d’une époque où la très puissante entreprise d’excavation et d’exploitation minière s’arrangeait pour faire disparaître les preuves des décès suite aux éboulements, afin de conserver ses financements, et la narration de la vie de la famille Devereaux au sein du village isolé.

« Despairville. La ville du désespoir. Rien de plus vrai, rien de plus pertinent que ce surnom. »

J’ai parcouru la jeunesse terrible de Jacques Devereaux dans cette ville au fin fond de nulle part, immergée dans la glace, la neige et l’immobilité. J’ai été touchée par le petit garçon, puis l’adolescent et enfin l’homme mûr qui revient bien malgré lui sur les traces de son passé. Seul un événement impérieux peut le contraindre à revivre dans la maison maudite, à s’imprégner de l’atmosphère pour enfin faire éclater la vérité.

« La conscience est un pays intérieur. On a beau changer de décor, il y a toujours quelque chose qui vient vous rappeler ce que vous avez fait de pire dans votre vie. »

R. J. Ellory crée des personnages entiers, avec leurs failles et leur culpabilité, mais également avec une certaine volonté de revanche sur la vie : ce qui a contraint Jack à partir est finalement ce qui le fait revenir, la violence manifeste qui s’exprime. L’auteur sait également les placer au sein de leur environnement. La ville devient un personnage à part entière, une entité dont il est impossible de s’affranchir, qui vous encercle et vous happe.

« Dans une ville, même la plus petite, même la plus perdue, il y a toujours de la lumière. Mais pas à Jasperville. Là, il n’y avait rien. La nuit enveloppait tout, si bien qu’inexorablement, elle donnait l’impression de pénétrer l’âme de ses habitants. »

Un très très bel ouvrage.

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