Petite Princesse

Frances Hodgson Burnett

202 pages

Pocket Junior 1995 (1950, éditions G. P.)

Ce n’est pas du tout un livre de la rentrée littéraire. C’est un livre qui a attiré mon œil à une vente de la Ressourcerie car le nom de l’auteure me disait quelque chose. Et en effet, Frances Hodgson Burnett a écrit Le petit Lord Fauntleroy, dont l’histoire m’a émue lors de ma prime jeunesse.

Alors, Petite Princesse devait être une valeur sûre.

J’étais loin de me douter de la suite. Ce n’est qu’en commençant la lecture que j’ai compris : Petite Princesse, c’est Princesse Sara, la gentille petite fille très riche confiée à un pensionnat anglais par son papa reparti aux Indes, et qui devient la servante de l’institution quand la directrice apprend la mort dudit papa.

Voilà, le dessin animé des années 1980 avec Sara la « mignonne petite fille », la servante Becky et la méchante Lavinia, était en fait tiré d’un ouvrage paru en 1887, définitivement terminé après son adaptation au théâtre en 1905.

Shirley Temple a même joué ce rôle en 1939 dans le film de Walter Lang, dont la fin diffère du roman.

Alors j’ai pris plaisir à lire ce court roman, en ayant dans les yeux les images du dessin animé et dans les oreilles son générique.

La fraîcheur qui s’en dégage est formidable. Et l’adaptation animée, dans mon souvenir, plutôt conforme.

Petite fille attachante pour ses compagnes à qui elle raconte des histoires merveilleuses, Sara se projette dans un univers bien à elle, ce qui lui permet, lorsque le sort s’acharne contre elle, de ne pas céder au désespoir. De sa grande chambre confortable à sa misérable et minuscule mansarde, elle parvient à s’adapter en visualisant les beautés que produit son esprit.

Cette petite fille pourrait donner des leçons de vie à bien des adultes : passant d’un statut de très riche à celui de « moins que rien », elle maintient que la capacité à être une Princesse ne saurait dépendre des biens matériels. Princesse elle est, Princesse elle restera :

« Ce serait bien facile d’être une princesse, si j’étais habillée de draps d’or ; mais c’est un bien plus grand triomphe d’en être une tout le temps, quand personne ne le sait. » Être une Princesse, c’est d’abord dans la tête!

Et de fait, Sara n’oublie pas ceux qui semblent être encore moins favorisés qu’elle, elle en prend soin à sa manière.

Une petite perle d’écriture.

Et avec cette édition enrichie, on apprend quelques informations supplémentaires sur l’auteure qui a écrit une quarantaine de romans (Chouette, d’autres découvertes en perspective… Flûte, la plupart ne sont pas traduits en français!), sur l’éducation des jeunes filles et le travail des enfants sous le règne de la Reine Victoria.

Laissez-vous prendre par la main par la Princesse Sara, elle vous fera tour à tour sourire et vous émouvoir.

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SUZIE

Sophy Henn

2018

Grasset Jeunesse

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Sophy Henn est une auteure anglaise de livres pour enfants, et Suzie est le premier que j’ai l’occasion de lire, ce dont je remercie infiniment les Editions Grasset Jeunesse et Babelio.

L’histoire : Suzie est une petite fille qui raconte sa vie, celle de la  « meilleure aideuse du monde». Suzie veut en effet aider toute sa famille… elle veut montrer qu’elle est capable de s’habiller toute seule, de s’occuper de son petit frère, de faire les courses avec son papa, de ranger les affaires de sa maman, …  et puis quelquefois elle en fait trop… elle fait des bêtises… et ses parents préfèreraient alors qu’elle arrête de les aider !

Le visuel : j’ai été charmée par les couleurs à la fois douces et pétillantes, du vert pâle, du jaune, du blanc, du noir, du rose et du rouge, qui se répètent de la couverture au fil des pages. Le graphisme est simple, mais explicite. Toute la place est donnée à la vie de Suzie et à ses activités qui ressemblent à celles des jeunes lecteurs.

La couverture, avec le titre en surimpression, est très jolie, on y voit déjà un effet de mouvement de la petite fille, à l’air très décidé, qui donne envie d’ouvrir le livre. Le mouvement est vraiment très intéressant dans cet ouvrage, il décrit bien la vitalité des jeunes enfants, même si je n’ai pas réussi à donner un âge à Suzie, probablement entre 3 et 5 ans. Les pages comportent soit des petits, soit des grands dessins, qui correspondent à des situations de la vie quotidienne d’un enfant et très peu de commentaires les accompagnent.

On y retrouve ce qui caractérise les enfants de ces âges, qui veulent copier  les adultes… alors que ces derniers souhaiteraient juste un peu de retour au calme. C’est drôle, les situations correspondent à celles que les parents vivent souvent (le réveil en fanfare, les dessins sur les murs, …), c’est joyeux (les mimiques de Suzie sont irrésistibles), mais par ailleurs il se dégage une grande douceur de ce livre que j’aurais sans aucun doute beaucoup aimé lire avec mes propres enfants.