L’accro du shopping fête Noël

Sophie Kinsella

445 pages

Belfond, 2020

Fin de lecture 10 janvier 2021.

J’avais lu les premières aventures de la série « L’accro du shopping » il y a quelques années, mais n’avais pas poursuivi. L’intérêt de participer à un club de lecteurs est de pouvoir bénéficier de conseils pour sortir de ses habitudes de lecture. Ce livre a parfaitement rempli son office !

Je me suis plongée avec bonheur dans les aventures décapantes et déjantées de Becky Brandon, née Blomwood, auprès de ses proches au moment de Noël.

Becky, qui aime le shopping mais n’est pas très adroite ou très organisée, doit préparer la fête familiale habituellement menée de main de maître par sa maman.

Listes de courses ou clavier et souris en main, notre jeune maman doit concilier le spectacle de l’école de sa fille, la recherche des cadeaux pour sa famille et ses amis, la décoration de sa maison et le menu du repas.

« Je n’ai pas fait de shopping depuis une éternité.

Rectification : je fais des courses en ligne. Mais ce n’est pas pareil. On devrait inventer un mot pour cette activité. Commander par Internet n’est pas vraiment faire du shopping. C’est acquérir. On acquiert des trucs en ligne. Mais on n’a pas l’excitation de pénétrer dans une boutique, regarder la marchandise, la toucher, ressentir de l’émotion, laisser le charme agir. »

Et tout finit par tourner de travers : ses parents changent de quartier et d’habitudes, sa sœur Jess lui semble encore plus bizarre que d’habitude, un ex petit ami revient dans sa vie, les relations entre les proches se tendent…

Becky veut en plus trouver un cadeau original pour son mari Luke. Mais cela s’avère très très compliqué. La jeune femme se démène pour parvenir à ses fins, bousculant au passage les certitudes de vieux lords décatis..

J’ai adoré cette parenthèse pleine d’humour et de vie, qui fait évidemment écho à toute planification de fête ou de grand repas. L’alternance du récit de la narratrice et de ses échanges par mail ou messages avec divers interlocuteurs donne du rythme à ce livre, au-delà des péripéties qui ne peuvent évidemment arriver qu’à Becky !

Cette héroïne est très très attachante et alors que la dénomination « accro du shopping » pourrait la cataloguer uniquement dans un rôle frivole ou ridicule, sa bonté et certaines de ses réactions m’ont particulièrement touchée.

Un bien joli et pétillant moment de lecture !

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Ma raison de vivre

Rebecca Donovan

537 pages

PKJ, 2015

Fin de lecture 9 septembre 2021.

Chiné dans une boîte à livres par ma meilleure amie, voici un roman jeunesse qui conte l’histoire terrible d’Emma.

Emma a seize ans. Elle vit dans le Connecticut chez son oncle George et sa tante Carol, avec leur deux enfants. Emma semble être une jeune fille sans histoire : intelligente, studieuse, sportive. Néanmoins, elle essaye de se fondre dans la foule, de ne pas attirer l’attention sur elle. Son unique objectif est d’aller à la fac, dans deux ans. Et surtout de quitter le foyer qui l’héberge. Car elle y est le souffre-douleur de sa tante, l’esclave attitrée de cette femme monstrueuse et violente.

« En cumulant ces activités, j’espérais mettre toutes les chances de mon côté afin d’obtenir une bourse pour l’université. C’était le seul domaine de mon existence sur lequel j’avais l’impression de pouvoir agir. Bien plus qu’un plan de fuite, c’était une question de survie. »

Seule la meilleure amie d’Emma, Sara, connaît un peu sa vie. Mais pas dans les détails, car Emma se sent humiliée par la situation. Sara lui apporte un peu de joie et de légèreté. Et lorsqu’Evan, camarade de classe fraîchement arrivé au lycée lie connaissance avec Emma, Sara et lui vont tout faire pour permettre à la jeune fille de vivre des moments privilégiés.

Attirée par le jeune homme, Emma éprouve des sentiments contradictoires, tiraillée par son envie de connaître une jeunesse « normale » et la peur de ne pas pouvoir poursuivre ses rêves et mettre fin à la situation qui l’accable.

Ce livre destiné à la jeunesse a ému l’adulte que je suis. Emma est profondément attachante dans sa lutte perpétuelle pour endurer les coups et les menaces et protéger ses jeunes cousins de la débâcle familiale qui risquerait de s’installer si elle trahissait son douloureux secret.

« Un simple coup de fil, une simple visite au bureau de la psychologue du lycée, une seule phrase, et je pouvais mettre fin à tout cela.

Des éclats de rire ont retenti dans la cuisine. Leyla et Jack. Pour eux aussi, ça serait fini. Je ne pouvais pas gâcher ainsi leur vie. Carole et George les aimaient sincèrement, je n’avais pas le droit de leur enlever leurs parents. »

L’amitié, les amours naissantes, les relations qui s’établissent durant l’adolescence sont également au cœur de ce très beau roman qui est, je l’ai découvert en le finissant, le premier d’une trilogie.

Si j’espère pouvoir me procurer la suite des aventures des trois protagonistes et surtout de Rebecca, ce seul opus se suffit néanmoins à lui-même.

La chambre des morts

Franck Thilliez

341 pages

Le Livre de Poche, 2011

Fin de lecture 22 août 2021.

Dans ce roman, Franck Thilliez fait apparaître son deuxième personnage récurrent après Sharko, Lucie Hennebelle, brigadier au commissariat de Dunkerque.

Dans un champ d’éoliennes, deux amis, Vigo et Sylvain, renversent un homme. Ils découvrent à ses côtés une forte somme d’argent. La morale voudrait qu’ils la restituent à la police et avouent leur crime, mais ils décident de garder silence. Malheureusement pour eux, leur forfait a eu un témoin… dangereux !

De son côté, maman solo de jumelles et en mal d’attention masculine, Lucie est passionnée par les tueurs en série. Assommée par des nuits d’insomnie et ayant bien du mal à garder les yeux ouverts, elle lit et s’instruit sur le sujet.

Son rêve serait de participer à une vraie enquête judiciaire au lieu d’être cantonnée à des tâches purement administratives de réception des plaintes des usagers.

« Lucie pestait en silence devant l’inutilité de sa tâche. Elle qui rêvait depuis longtemps d’enquêtes dans des caves sombres, d’assassins intelligents, ne récoltait que des miettes. Pourquoi les enfants de parents ordinaires – mère sans emploi, père ouvrier – ont-ils un destin ordinaire ? »

Son désir va se réaliser quand le corps d’une fillette est découverte, qu’un homme a disparu et qu’une autre fillette vient d’être enlevée. En effet, les caractéristiques de la petite fille décédée amène Lucie à dévoiler son appétence pour la psychologie criminelle.

Elle en fait d’ailleurs part à son collègue Norman, duquel elle souhaite se rapprocher un peu plus…

Enlèvements, tortures physiques et psychologiques, on retrouve dans cet opus les ingrédients des thrillers de Franck Thilliez, avec les pires horreurs qui peuvent être commises. Les personnages sont bien campés et démontrent comment il peut être facile de basculer d’une vie normale à de la délinquance. Sans compter ceux qui souffrent de troubles psychiques terribles et projettent sur autrui leurs déviances.

Heureusement, Lucie apporte la lumière en lien avec son prénom et un humour bienvenu dans ce thriller très très sombre.

J’ai un peu moins aimé ce roman, dont j’ai trouvé la fin un peu alambiquée. Mais je poursuivrai avec plaisir ma lecture de la série, impatiente de voir évoluer ensemble Sharko et Lucie.

P. S. : suite à une mauvaise manipulation… j’ai effacé toute ma chronique, dont les citations. J’ai pu réécrire la chronique, mais pas toutes les citations, car je ne dispose plus du livre !

Il était deux fois

Franck Thilliez

395 pages

Fleuve Éditions, 2020

Fin de lecture 6 juillet 2021.

Si on ne le sait pas, rien n’indique sur la quatrième de couverture que ce roman est la suite de Le Manuscrit Inachevé, qu’il faut absolument avoir lu avant pour une meilleure compréhension de l’histoire.

La première de couverture est d’ailleurs très intéressante avec son double étiquetage, car le roman va se lire dans les deux sens.

Comme dans le précédent opus, tout commence par la narration de la disparition d’une jeune fille Julie, et de la recherche de son père Gabriel pour la retrouver. Sauf que la disparition date de 2008 et que le père se réveille dans une chambre d’hôtel en 2020, amnésique.

Or Gabriel avait apparemment beaucoup avancé dans les recherches sur la disparition de sa fille. Mais il est en disgrâce auprès de ceux qui furent ses amis et collègues : Paul, le capitaine de gendarmerie, sa femme Corinne, Louise la fille de Paul et ancienne meilleure amie de Julie.

Paul et Gabriel vont néanmoins s’allier pour découvrir la vérité qui les mènera vers le manuscrit inachevé et les informations qu’il recèle pour éclairer l’enquête sur une effroyable machination.

C’est sordide, c’est terrible, c’est inquiétant, c’est époustouflant !

Quel talent ! Car cette deuxième partie plonge le lecteur dans la réalité et lui permet de comprendre les ficelles mises en place par l’auteur dans la première, ficelles qu’il suffit juste de tirer si on « regarde dans la bonne direction ».

Des énigmes à tiroir, des anagrammes, des noms de personnages communs mais qui ne sont pas identiques, …, tout cela sur fond de thriller haletant font de ce livre et de la duologie un coup de maître. Car il sort de la logique du thriller traditionnel (disparition, meurtre, enquête) pour nous mener par le bout du nez.

A la fin de ma lecture, je suis en effet retournée dans le premier pour vérifier certains points en me disant que l’auteur m’avait bien attrapée… et que demander de plus sinon d’être surprise ?

Pour les amateurs de thriller, d’énigmes, de jeux de mots, anagrammes, cette duologie est un régal !