Am stram gram

M. J. Arlidge

407 pages

Éditions 10/18, 2016, Éditions Les Escales, 2015

Fin de lecture 11 janvier 2023

Ce livre a été en pointe il y a quelques années. Mais, premier d’une série, j’avais longtemps hésité à l’ouvrir car je ne suis pas très patiente… j’aime à lire rapidement la suite des aventures de personnages attachants.

Et puis, à la faveur d’une discussion, il m’a été chaudement recommandé à nouveau. Je me suis laissée tenter… et j’ai bien fait !

Southampton. Deux personnes enlevées : amants, amis, collègues, parents, peu importe. Séquestrées dans un lieu abandonné, sans nourriture ni boisson. Un pistolet déposé entre elles. Le deal ? L’une d’elles doit mourir pour que l’autre soit relâchée, une survivance physique, mais une mort psychologique. Ce marché impossible se répète, à plusieurs reprises.

« Pourquoi « elle » faisait ça ? Elle obligeait ses victimes à se livrer à un am stram gram diabolique, en sachant pertinemment que le tireur souffrirait au final beaucoup plus que la victime. »

La commandante Helen Grace, dure d’apparence pour cacher sa sensibilité, est à l’affût : trouver un lien entre ces disparitions, déterminer l’enjeu pour cette tueuse en série par procuration. Toute son équipe est mobilisée, et bientôt tous les policiers des environs. Charlie, Mark, Bridges, … La presse s’empare de l’affaire alors que rien ne doit fuiter pour éviter la panique dans la population.

C’est très bien fait. Chapitre après chapitre, les paires de victimes se succèdent, et on suit, horrifié, leur agonie et les réflexions qui amènent à la décision ultime. Les rouages de l’enquête de police sont bien décrits. A travers les différents rebondissements, la ville de Southampton et certains de ses quartiers ou bâtiments abandonnés s’inscrivent au cœur de l’histoire. Et peu à peu, Helen, la commandante aux mœurs si spéciales, se dévoile, avec toute sa part d’humanité.

Violences physiques et psychologiques marquent ce thriller. Les lieux, les événements, les comportements sont empreints de ces violences, qui perdurent bien longtemps dans les esprits après qu’elles aient cessé. Ce livre interroge la loyauté, les liens qui unissent ou déchirent les êtres. Je l’ai trouvé très fort et bien écrit, au point de vouloir poursuivre dans la foulée la lecture des enquêtes d’Helen Grace.

Mais les thèmes abordés et les descriptions pourraient heurter certaines âmes sensibles !

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La bombe humaine, c’est moi

Marion Du B’

203 pages

Chafouine Éditions, 2020

Fin de lecture 12 octobre 2022

Première découverte d’une auteure dont j’avais entendu parler pour son écriture acérée.

Et en effet, au travers de la vie de Noah, jeune femme un peu perdue dans sa vie, notamment sentimentale, Marion Du B’ explore les sentiments, les envies de rébellion qui peuvent émerger lorsqu’un individu estime qu’il perd le contrôle de son existence.

Il s’agit avant tout d’un roman, dans lequel Noah s’interroge sur les décisions qu’elle prend : quitter l’homme qu’elle a rejoint après une précédente rupture, quitter son emploi qui l’ennuie, sortir de ses addictions, changer de région ou de pays, régler ses problèmes d’adolescence et trouver, enfin !, l’homme qui fera son bonheur.

Sur un peu plus d’une année, on vit ses hauts et surtout ses bas, on accompagne dans sa quête une anti-héroïne à laquelle on s’attache facilement.

« Les rires qui parviennent encore à mes oreilles sont ceux des copains imaginaires issus de mes séries préférées. Quoique la « préférence » reste un sentiment que je ne suis plus sûre de connaître non plus… La peine par contre est bien présente. Son omniprésence ne laisse place à aucun espoir. Je coule, je coule. Je me noie dans cette vie que j’ai laissé se créer autour de moi, sans sourciller. »

Jusqu’au moment où elle décide de prendre son destin en main.

En filigrane, la narratrice remet en question les certitudes, invite à la réflexion sur le sens de la vie qu’on a construite, et propose de se recentrer sur les besoins qui sont propres à chaque individu, abstraction faite du regard d’autrui.

Un livre sympathique, qui se lit très vite, drôle (certaines situations sont tellement visuelles, voire… odorantes… que j’ai éclaté de rire !), mais très cru par moments.

Ce livre m’a été dédicacé par l’auteure et offert par Isabelle, encore merci !