Storia 2022

Allier clavier, arme et imagination produit un recueil de nouvelles très agréable ! © CF 27/12/21

Collectif

494 pages

Hugo Poche, 2021

Fin de lecture 22 décembre 2021.

Les Éditions Hugo Poche – que je remercie pour ce service presse – renouvellent l’opération de soutien à l’association ELA grâce à la participation d’auteurs de thrillers à l’écriture de nouvelles autour d’un thème commun. En 2021, il s’agissait de revisiter les contes de l’enfance, dans le recueil de 2022, le thème imposé pour les dix-sept auteurs est de se placer au centre de leur histoire : on y trouve d’ailleurs un certain nombre de passages sur les rencontres avec les lecteurs… ou des personnages très bizarres… de quoi se méfier !!!! En fin d’ouvrage, un petit résumé biographique de chaque auteur plein d’humour permet également de mieux les apprécier.

Une simple fiction, Barbara Abel Pp 13-31

Il paraît que la réalité dépasse toujours la fiction. Et si la réalité entrait dans la fiction, en devenait partie intégrante ? Barabara Abel tente de montrer que l’auteure reste maître de la fiction, un poil apeurée malgré tout !

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Il est temps de payer, Amélie Antoine Pp 33-58

Quand Amélie Antoine reçoit des lettres anonymes angoissantes, il y a de quoi perdre la tête !

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Une dernière pour la route, Alexis Aubenque Pp 59-79

Quand Alexis Aubenque refuse un dernier écrit à son éditeur pour changer de vie, cette nouvelle vie prend très vite une drôle de tournure ! L’auteur s’y moque avec humour de l’ego des écrivains.

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Page blanche, Roy Braverman Pp 81-108

Des personnages viennent demander des comptes à leur auteur, et cela donne des dialogues surréalistes : Roy Braverman interroge mine de rien avec humour la projection que chaque écrivain met de lui-même et de ses proches dans les personnages qu’il décrit et met en scène.

Ma lecture fut un grand éclat de rire, j’ai beaucoup aimé !

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Syndicat de personnages, Marlène Charine Pp 109-131

Que serait la vie d’un auteur sans les personnages qui l’habitent ? Quand ceux-ci prennent un peu trop de place, la question mérite d’être tranchée ! J’ai beaucoup aimé la réflexion autour de l’imaginaire et découvert la plume d’une autrice que je ne connaissais pas.

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Maxine, Angélina Delcroix Pp 133-167

Quand la psychologue se fait malmener par ses patients, que reste-t-il de l’écrivain ? Une nouvelle qui fait froid dans le dos !

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Le monsieur dans le tipi, Nicolas Druart Pp 169-193

Un miniconte à faire peur et se relever la nuit, tout le talent de Nicolas Druart se retrouve dans les détails de cette nouvelle.

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Inspiration, Damien Eleonori Pp 195-226

La disparition d’une jeune femme, un inspecteur, deux couples, un auteur prêt à tout… pour le plus grand plaisir du lecteur.

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Woke, Hervé Gagnon Pp 227-256

Que peut engendrer une société qui renie son passé et s’aseptise pour le soi-disant bien de tous ? Une très profonde réflexion derrière l’histoire d’un écrivain un peu bourru…

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Urinoirs pour dames, Victor Guilbert Pp 257-288

Un éclat de rire dès la première phrase : Baudelaire a dû se retourner dans son dernier sommeil… et c’est l’humour qui domine cette très chouette nouvelle dans laquelle on retrouve les pires caractéristiques de l’être humain…

Ma préférée !

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Dernière limite, Ludovic Lancien Pp 289-314

Et si l’écrivain se prenait au jeu de ses personnages, incognito… un mini-thriller horrible…

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Le point G, Fred Mars Pp 315-341

Quand Frédéric Ploton convoque ses alter-ego Mo et Emma pour écrire LE roman qui va le faire sortir du lot, c’est très réjouissant !

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Récurrent, Salvatore Minni Pp 343-367

Comment un auteur de thrillers psychologiques menacé, épris d’angoisse peut-il s’en sortir ? Par l’écriture, bien sûr !

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L’incident, Matthieu Parcaroli Pp 369-387

Dévalorisation et dépréciation juridique par la victime elle-même : l’incident n’en est plus un quand elle décide de passer à l’acte… Une nouvelle très touchante.

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Démolition derby, Thierry Ragueneau Pp 389-415

Lorsque le journaliste-écrivain se met en scène dans l’avant-match d’un derby important entre les clubs monstres de Manchester, ça donne une histoire coup-de-poing…

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Major Guillaume, Guillaume Ramezi Pp 417-442

Objectif Mars pour le commandant Guillaume qui veut réaliser le rêve de sa vie…

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Lui et moi, Ophélie Cohen Pp 443-462

Magnifique nouvelle, excellente écriture, coup de cœur ! Une nouvelle plume à suivre de près.

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21 mois, Marina Filiol de Raimond Pp 463-484

Ce n’est pas une nouvelle, mais plutôt un récit qui fait tout le sens du recueil : l’amour et la lutte d’une famille pour aider son enfant à combattre la maladie. Car c’est à cet âge qu’a été détectée la leucodystrophie dont souffre Joris. Marina Filiol, sa maman, raconte les progrès et les régressions, l’unité familiale et amicale pour entourer l’enfant. Un récit émouvant, très touchant.

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Rue de l’Atelier

Collectif

118 pages

Production ASBL « Escales des lettres » Édition limitée, printemps 2018 par les auteurs : Catherine Bertrand, Andrée Delem, Katia Delvaille, Jean-Michel Fraylich, Marie Liebert

Fin de lecture 24 septembre 2020

Au moment de rendre ce livre à mon amie Isabelle qui me l’a prêté, je m’aperçois que je n’ai pas écrit le moindre mot sur cette histoire collective, tant des écrivains que des habitants de la rue de l’Atelier. Or, j’ai aimé le résultat du travail des auteurs réalisé au cours d’un atelier d’écriture fin 2017 – début 2018.

C’est un court roman, dont chaque chapitre donne la voix à un habitant d’une petite rue, située dans une petite ville wallonne : ancien ou nouveau, veuf ou célibataire, en famille ou solitaire, chacun apporte sa vision de cette « rue sans issue [qui] n’est pas une impasse pour autant : elle mène à un petit parc ».

Les onze foyers répartis de chaque côté de la rue comportent notamment une grande bâtisse, ancienne mercerie que souhaite investir Marie-Lou pour la transformer en lieu de convivialité, dénommé « L’Atelier » : boissons, pâtisseries, concerts, expositions. Ce projet suscite de la part des habitants des réactions diverses, de l’hostilité à l’enthousiasme.

Le point d’orgue sera la pendaison de crémaillère : les invitations sont lancées, qui viendra ?

Mais derrière les murs, les apparences sont parfois trompeuses.

Tout en finesse et en délicatesse, autour du projet de Marie-Lou se dessinent ainsi les personnalités, les envies et les non-dits, les douleurs et les peines, la vie tout simplement. Et finalement, seul le chat qui se faufile dans la rue et dans les maisons pourrait bien témoigner de ce qui s’y passe réellement…

En quelques pages, on s’attache aux personnages, on les imagine dans cette rue qui leur appartient, qu’ils ont investie et qui les unit, quelquefois au-delà de leur volonté propre : une vraie réussite que cette écriture collective !

« Pendant des semaines, je me suis amusé du manège discret d’un chat gris souris, haut sur pattes et aux poils bien luisants. »

« Dans l’allée, le chat est assis sur la première marche, il sait. Les chats devinent toujours. »

« (…) le chat n’appartient à personne mais semble être chez lui partout. »