Némésis

Xavier Massé

320 pages

Éditions Taurnada, 5 novembre 2020

Fin de lecture 16 octobre 2020.

Je remercie les Editions Taurnada de m’avoir transmis ce livre en format numérique dans le cadre d’un service presse.

De Xavier Massé, j’avais déjà lu L’inconnue de l’équation, dont j’avais beaucoup aimé les ressorts psychologiques.

Dans Némésis, l’écriture s’est affirmée, et le lecteur est entraîné dès les premières pages dans l’horreur absolue : un meurtrier s’acharne sur les corps de ses victimes avec une extrême cruauté. Je n’ai ainsi pu m’empêcher d’avoir la nausée à la lecture de certains passages…

Mais cette histoire est aussi celle des retrouvailles de deux amis d’enfance devenus policiers, Vincent et David, au sein du village d’Aussié, près de Lyon, qui les a vu grandir. Et si David en est parti à l’adolescence, Vincent qui y est resté, fait appel à son ami pour résoudre l’enquête qui meurtrit la population.

David découvre que les habitants et les lieux ont bien changé depuis son départ, et tandis qu’une course contre la montre se met en place pour éviter d’autres victimes, il s’interroge sur le passé de certains villageois.

Je ne souhaite pas entrer plus loin dans les détails de l’histoire pour ne pas gâcher le suspense, à vous de découvrir ce qui se cache derrière cette série de meurtres !

C’est haletant, donne envie de poursuivre sa lecture pour en connaître l’issue, mêle les vieilles connaissances avec les nouvelles, les croyances au réel.

En lisant les aventures de ces deux policiers, on a l’impression de ne pas dormir, de les suivre dans leurs poursuites d’ombres mystérieuses à travers des champs bien entretenus, de veiller avec eux devant les maisons de potentielles victimes.

J’ai aimé l’histoire complexe mise en place par l’auteur, ce petit grain de sable qui peut tout changer, cette interrogation du destin : qu’est-ce qui fait que l’on devient ce que l’on est ?

Lu en deux jours, un polar bien ficelé et qui donne envie de continuer à suivre l’auteur dans ses œuvres… et une magnifique couverture !

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Le douzième chapitre

Jérôme Loubry

335 pages

Le Livre de Poche, 2020, Calmann-Levy, 2019

Fin de lecture 15 avril 2020

Sélection 2020 Prix des lecteurs du Livre de Poche, mois d’avril.

Huitième livre lu dans le cadre du jury.

David est un écrivain reconnu. Son éditeur, Samuel, est un ami d’enfance. Un très bon ami, même.

Car ils ont passé tous les deux leurs vacances dans le centre appartenant à la société qui employait leurs parents.

Jusqu’à la disparition, en 1986, d’une petite fille, Julie, dont ils avaient fait la connaissance sur la plage.

Aux prémices d’un amour d’enfance ont

succédé les regrets. Car nul n’a jamais su ce qu’il était advenu de l’enfant.

Mais trente ans plus tard, David et Samuel reçoivent chacun un manuscrit, relatant leur partie de l’histoire de cette année maudite. Ils essaient de trouver le mystérieux auteur des envois, ainsi que le troisième larron qui semble également être impliqué. Car ils sont identifiés par leur mystérieux expéditeur comme le sourd, le muet et l’aveugle, que les fantômes de leur passé commun viennent hanter.

Cela devient vite une obsession pour David, qui délaisse son travail et sa compagne pour se replonger dans le passé. Il doit se presser, car le dénouement interviendra à la lecture du fameux « douzième chapitre ».

C’est le premier livre de Jérôme Loubry que je lis, et si je conviens que la construction peut être intéressante, j’ai très rapidement trouvé les tenants et aboutissants de l’histoire, qui ne m’a donc plus passionnée. Le début était prometteur, mais comme j’avais deviné la suite, j’ai avancé très vite pour vérifier quelques détails.

Peut-être la faute à de trop nombreuses lectures de polars/thrillers qui me font chercher – et quelquefois trouver – midi à quatorze heures… Cela ne restera donc pas un souvenir impérissable pour moi, mais pourrait intéresser des lecteurs moins « aguerris ».

Sur l’écriture, par contre, j’ai bien aimé le parti pris de l’alternance des passé/présent/manuscrits différents, ainsi que les émotions ressenties par David enfant comme adulte : confronté à un beau-père qu’il déteste, habité d’une peur viscérale engendrée par la tension des aduites craignant de perdre leur emploi, la lumineuse apparition de la petite fille est une parenthèse bienvenue pour le petit David. Et lorsque devenu adulte, il reçoit le manuscrit, toute la protection psychologique qu’il a construite s’envole pour laisser place au stress, à l’angoisse de n’avoir pas pu empêcher la disparition de Julie.

Citations

« Vous allez être trois à recevoir ce récit. Trois personnages qui se sont rendus coupables, bien que de manière différente. »

« Elle se tenait debout, fière et conquérante, défiant leur silence et leur incrédulité, les poings posés sur ses fines hanches. Ses cheveux blonds avaient été rassemblés en une queue-de-cheval qui dévoilait la ligne parfaite de son cou. »

« Tu trouves ça bien, toi, que le fait de lire ces pages me trouble au point de ne plus pouvoir dormir ? Tu trouve ça bien que Sarah soit partie de la maison pour la simple et bonne raison que revivre tout se passé m’empêche d’interagir avec mon présent ? Tu trouves peut-être ça bien que je me torture à essayer de comprendre pourquoi nous avons été incapables de la protéger ? »