Covoiturage

Brigitte Decuignière

100 pages

Edilivre, 2019

Fin de lecture 8 novembre 2021.

J’ai découvert ce court roman dans le cadre d’une rencontre organisée par le club des lecteurs que je fréquente. Après la chronique de lecture, j’expose les points essentiels de cet entretien avec l’auteure.

Élise est une jeune femme plutôt choyée par la vie et ses parents. Responsable de la qualité de vie au sein de la start-up qui l’emploie, elle est plutôt déconnectée des réalités de la vie.

Jusqu’à ce que la tempête Xynthia apporte un drame : les grands-parents d’Élise sont décédés. Elle doit rejoindre sa mère pour les funérailles, et utilise pour la première fois le covoiturage.

Or le conducteur est son ancien professeur de philosophe, M. Brindeux, personnage un peu farfelu, qu’elle déteste car il avait contribué à son renvoi. Il ne semble pas la reconnaître, et Élise ne dévoile pas son identité.

Pendant le trajet, ils font une pause chez Damien, un ami fermier de M. Brindeux, qu’Élise observe avec une certaine condescendance.

Après les funérailles, Élise est contrainte de retourner chez Damien, car elle y a oublié ses clés.

J’arrête là le résumé, il serait dommage de continuer. J’ai bien aimé ce court roman avec des personnages bien ancrés dans leur époque : l’envie de réussir, mais pas à n’importe quel prix, les enjeux écologiques, les relations distendues entre les êtres… et j’ai aimé les suivre dans des villes que je connais bien, tracer un chemin entre le rêve et la réalité.

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Rencontre avec Brigitte Decuignière

J’ai eu plaisir à découvrir la plume de l’auteure que j’ai rencontrée dans le cadre d’un club de lecteurs.

Retraitée d’une profession d’enseignante de français langue étrangère pour enfants qui arrivent en France, Brigitte Decuignière, qui a toujours écrit, se consacre désormais à l’écriture et à d’autres activités culturelles.

Elle aime effectuer des recherches pour alimenter les histoires qu’elle rédige, notamment autour de lieux symboliques. Généralement, elle construit des fictions autour de faits avérés, à partir de faits divers.

Pour « Covoiturage », elle a cependant dévoilé un peu plus d’elle-même. Le personnage d’Élise lui ressemble, certains événements et lieux qu’elle décrit font aussi partie de sa vie.

Interrogée sur sa façon de travailler, elle évoque la routine et le sérieux : elle se met quotidiennement à sa table de travail de 20 h à minuit : c’est « un plaisir un peu compliqué »… mais la régularité est essentielle pour ne pas perdre le fil de l’histoire et produire les romans « qui se fabriquent dans sa tête » pendant un à deux ans avant d’être couchés sur papier.

Brigitte Decuignière évoque également la difficulté de se faire éditer lorsqu’on n’a aucune relation. Le principe de l’auto édition est accessible, mais se fait sans accompagnement selon l’éditeur, d’où l’importance de se faire relire par une personne « honnête », qui saura voir les contresens, les incohérences temporelles, les prénoms qui ont été modifiés par erreur, … ce qui nuit généralement à la compréhension de l’ensemble.

S’agissant du style d’écriture, au regard de tous les romans ou auteurs déjà bien installés, Brigitte, qui n’a pas suivi de stage d’écriture, donne enfin ce conseil : « Ne pas penser au jugement des autres ou essayer d’imiter. »

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