47, allée du lac

Peter James

398 pages

Fleuve Noir, septembre 2022

Fin de lecture 9 décembre 2022

J’aime les livres de Peter James. J’en ai lus plusieurs, bien avant la création de ce blog. Le commissaire Roy Grace, les petites villes dans la campagne anglaise, les enquêtes alambiquées. Quand j’ai vu ce tout nouveau roman, je me suis donc empressée de l’emprunter. Mais j’avoue avoir été déçue.

J’aurais dû l’anticiper à la lecture de la quatrième de couverture, mais je m’attendais à autre chose.

Le pitch repose sur l’installation d’un couple, les Danes, dans un tout nouveau lotissement encore en travaux de Cold Hill, sur le terrain d’un ancien manoir. Il semble que les précédents propriétaires ne soient jamais vraiment partis… ni de l’ancienne maison, ni de la ville.

Des apparitions se font à Jason, artiste peintre et sa femme Emily, traiteur, ainsi qu’à leurs voisins d’en face, Claudette et Maurice. La maison suréquipée en électronique se rebelle également. Les autochtones sont peu accueillants, voire carrément hostiles, et promettent une fin rapide aux nouveaux arrivés : « Personne ne quiitte jamais cet endroit » et « Personne n’a jamais dépassé les quarante ans, dans la grande maison ! »

Voilà notre jeune couple prévenu… les portes claquent, les apparitions inquiétantes se multiplient, les accidents aussi.

Une histoire de revenants donc. Je n’accroche pas vraiment à ce genre habituellement, voire je le fuis.

Peter James oblige, je me suis efforcée de poursuivre. Mais c’était très très long. Surtout au début. Des personnages assez caricaturaux, très peu d’action, un frémissement vers le milieu où la narration commence un peu à prendre du rythme, au fur et à mesure où les situations angoissantes s’affirment et où le couple cherche à comprendre ce qui lui arrive. La dernière partie est ainsi plus soutenue – toujours si on aime les revenants – et plus horrifique.

Ce n’est donc pas une enquête policière, et le roman pourrait attirer les adeptes des histoires de fantômes.

Pour ma part, je me tournerai à l’avenir vers les « classiques » de Peter James que je n’ai pas encore lus, et qui me plairont sans doute infiniment plus !

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Dans la rue où vit celle que j’aime

Mary Higgins Clark

374 pages

Le Livre de Poche, 2003, Éditions Albin Michel, 2001

Fin de lecture 15 octobre 2022

Petit préambule

Cela faisait très longtemps que je n’avais pas ouvert un livre de cette auteure renommée. J’en avais lu deux dans les années quatre-vingt dix, et avait été gênée par la construction quasi similaire des histoires (qui ne m’ont pas marquée !). J’avais alors décidé de ne plus lire ses livres. Mais il n’est pas interdit de changer d’avis… Ma meilleure amie a nettoyé sa bibliothèque et m’a donné quelques livres dont plusieurs de Mary Higgins Clark. Alors voilà, j’ai attrapé le premier qui m’intéressait et décidé de relever le défi.

Bien m’en a pris.

L’histoire

Emily Graham, jeune et brillante avocate de New-York, achète à Spring Lake la maison de ses ancêtres dans laquelle son arrière-grande-tante Madeline a disparu en 1891.

Alors qu’elle s’installe, des corps sont retrouvés sur le terrain.

Or, l’un d’eux est celui d’une jeune disparue récemment.

Un lien est forcément fait par la police entre les disparitions à cent dix ans d’écart. D’autant que d’autres disparitions ont suivi celle de Madeline. Un copycat serait-il en action ?

La brigade du procureur composée de Tommy Duggan et Peter Walsh, ainsi qu’Emily elle-même, vont enquêter sur ces mystérieuses disparitions. Consultation d’archives, reconstitution de faits, hésitations, peur, doutes… Au fil des chapitres, les habitants de Spring Lake dévoilent leurs petits secrets.

Sans compter qu’Emily est aussi la cible d’un mystérieux prédateur qui lui envoie des photographies…

Mon avis

J’ai bien aimé la construction du livre. Dès le début, on sait qu’Emily est en danger. Cela titille la soif d’en savoir plus sur les habitants de cette charmante cité balnéaire…

On suit le cheminement des policiers et d’Emily, on s’inquiète pour elle qui a déjà dû affronter un harceleur suite à un procès. Les descriptions permettent de visualiser aisément les différents protagonistes dans leur vie quotidienne, au sein de leur habitat. L’enchevêtrement des affaires criminelles et des époques, l’attitude des différents suspects, les chapitres consacrés au meurtrier et les recherches menées dans le présent et le passé sur une dizaine de jours apportent un rythme soutenu. Cela donne envie de poursuivre sa lecture afin d’en connaître vite la résolution !

Me voici donc réconciliée avec la prolifique auteure, dont quelques livres me tendent encore leurs pages pas très loin de mon fauteuil… à suivre donc, dans quelques temps !

Clues – Intégrale

Mara

184 planches + 26 pages de croquis

Éditions Akileos, 2016

Fin de lecture 10 octobre 2021.

Entre 2008 et 2015, la dessinatrice, scénariste et coloriste Suisse Margaux Kindhauser, dite Mara, a raconté l’histoire d’Emily Arderen, dont l’intégralité des aventures a été compilée en 2016.

J’ai eu beaucoup de plaisir à lire d’affilée ces quatre romans graphiques qui comptent l’histoire d’une jeune fille d’une vingtaine d’années qui, exilée aux États-Unis, revient en 1898 à Londres afin de faire toute la lumière sur la mort de sa mère.

Et quoi de mieux que de se faire embaucher auprès de l’élite de Scotland

Yard, le célèbre inspecteur Hawkins, pour trouver des indices, les fameux « clues »!

Évidemment, à la fin du dix-neuvième siècle, il est impensable qu’une femme s’occupe d’autre chose que de servir le café ou récurer le bureau du grand inspecteur… Mais la ténacité d’Emily, son intelligence fine vont se révéler un véritable atout pour faire progresser l’enquête sur un gang qui sévit depuis de nombreuses années, les Red Arrows. Infiltrés dans tous les milieux, commettant des actes terroristes, ils menacent le pouvoir en place. Hawkins, son fidèle ami Henry et Emily vont s’atteler à démanteler cette redoutable organisation.

Le Livre Un, Sur les traces du passé, expose quelques planches où apparaissent Emily et sa mère en 1881, puis le retour de la jeune fille à Londres en 1898 et ses premiers pas près d’Hawkins.

Emily est impatiente, sans réflexion et maladroite.

Le Livre Deux, Dans l’ombre de l’ennemi, met en lumière les ramifications des Red Arrows, ainsi que leurs actes destructeurs envers ceux qui les combattent. Les vies d’Emily et Hawkins sont en danger.

Le Livre Trois, Cicatrices, se focalise sur le passé d’Hawkins. Raconté par Henry, on découvre le tout jeune homme de la campagne essayer de s’intégrer dans le quartier trouble de Whitechappel, et s’intéressant fortement aux sciences forensiques. On y comprend aussi comment ont été fondés les Red Arrows et le lien avec la mère d’Emily.

Enfin, le Livre Quatre, A la croisée des chemins, transcrit le dénouement de l’histoire. Le dessin et le coloriage y sont différents des trois premiers tomes.

Autant les précédents évoquent bien l’époque victorienne, avec des dessins fins et nets, des couleurs pleines, autant le quatrième tome apparaît plus moderne, avec un dessin moins net et un coloriage de type aquarelle, plus flou. Je l’ai moins aimé pour ces raisons, mais cela traduit peut-être la volonté de l’autrice de mettre en exergue la volonté jusqu’au-boutiste d’Emily de démanteler le gang : moins de romantisme, plus de réflexion et de détermination, et surtout plus de réalisme. Emily a gagné en maturité, elle a perdu sa candeur.

Chaque tome est introduit par une planche dessinée et non coloriée.

Les planches de croquis en fin de livre montrent le travail de conception, et intègrent une photographie de Mara réalisant son œuvre. C’est très intéressant de voir un croquis se transformer en dessin plus net puis en une planche colorée, ou de constater l’abandon de certains dessins initialement prévus dans une planche.

J’ai donc aimé l’ensemble de l’ouvrage pour ses qualités esthétiques ainsi que pour l’histoire et les interactions entre les personnages. J’ai également été sensible à la mise en valeur des recherches scientifiques qui ont permis de faire évoluer la prise en charge des victimes de crimes et aider à la résolution des enquêtes.