Hématome

Maud Mayeras

317 pages

Le Livre de Poche, 2016, Calmann-Levy, 2006

Fin de lecture 27 juillet 2022.

Rencontrer Maud Mayeras deux fois en quelques mois, quel plaisir ! J’ai lu en mars Les monstres et comme il m’a plu, acheté Hématome, son premier opus, au SMEP.

Pour investir l’histoire, il suffit juste de se laisser porter par l’écriture. Car c’est elle qui fait entrer le lecteur dans la peau du personnage, qui voit par ses yeux et éprouve ses émotions. Ce personnage, c’est Emma, clouée sur un lit d’hôpital après une horrible agression. Emma, qui a perdu la mémoire. Et bien plus encore.

Emma, qui va tenter de reconstruire son passé en conquérant son présent à l’aide de Karter, son amoureux dont elle n’a aucun souvenir, aux petits soins avec elle.

Emma rentre chez elle, reprend peu à peu goût à la vie, mais d’effroyables cauchemars se mêlent à des bribes de souvenirs qui affluent – en italique- au fil des jours.

« Comment en suis-je arrivée là ? Malgré mon visage humide, je sens les larmes courir sur mes joues. Tout est tellement confus. Je dois gérer trop de sentiments en même temps. »

Son seul réconfort provient de Karter, qui l’entoure, la cajole, la soutient.

Le lecteur frémit avec Emma, l’accompagne dans sa quête de ce qu’elle était vraiment, découvre, horrifié, son passé… et le pire reste à venir !

C’est un roman teinté de rouge sang, la couleur qui prédomine dans la mémoire d’Emma. Une violence inouïe, insupportable, s’en dégage tandis que l’on pénètre dans sa vie. Dégoût, terreur, empathie et tristesse emportent tour à tour le lecteur démuni.

Si j’avais entrevu quelques pistes (je commence à m’interroger sur mon sens de la perversion !), je n’avais heureusement pas tout envisagé, et est été effroyablement surprise par les trouvailles de l’auteure.

J’ai dévoré ce livre, soulagée malgré tout de l’avoir fini, tant Maud Mayeras joue de son talent pour provoquer des émotions contradictoires !

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