Du bruit dans la nuit

Linwood Barclay

415 pages

Belfond, avril 2021

Fin de lecture 11 avril 2021

Préambule nostalgique (à passer si vous souhaitez aller directement à la chronique du livre 😉), plus bas ⬇️ :

Remington, Underwood, Royal, Brother, Continental, Olivetti, … Ces noms vous disent quelque chose ? Si vous avez plus de trente ou quarante ans, sans doute !

Si comme moi vous avez testé la raideur des touches de clavier, coincé vos doigts pour remettre un ruban rouge et noir qui s’était enrayé, si vous les aviez retirés pleins d’encre, alors vous savez que je parle de machine à écrire.

L’une d’elle a fait partie intégrante de ma jeunesse, j’y ai commencé à écrire des (mauvais) poèmes et esquisses de nouvelles.

La conversion électrique avec mini-écran intégré au-dessus des touches, permettant d’effacer et de retaper les caractères avant impression, puis les fonctions copier-couper/coller/sauvegarder de l’ordinateur ont grandement amélioré les travaux d’écriture et de correction pour les activités personnelles et professionnelles.

Mais je garde un souvenir ému de ma vieille machine avec la feuille carbonée placée entre deux pages blanches pour avoir un double immédiat.

Dire qu’aujourd’hui je rédige mes chroniques sur un écran de téléphone mobile ! il y manque un peu la saveur de la réflexion intense avant de se lancer, l’odeur caractéristique de l’encre et les traces de celle-ci sur mes doigts…

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Je remercie Babelio et les Éditions Belfond pour m’avoir adressé cet ouvrage dans le cadre d’une Masse Critique privilégiée.

Une vieille machine à écrire se retrouve au centre du nouvel opus de Linwood Barclay.

Cette machine a été offerte par Charlotte à son mari Paul, pour l’aider dans sa reconstruction suite à l’agression qu’il a subie huit mois auparavant.

Paul a en effet décidé de comprendre la personnalité de Kenneth, son ami et mentor, qui venait de tuer deux jeunes femmes lorsque Paul l’a surpris par hasard. Puisque rien ne présageait un tel passage à l’acte, Paul, avec le soutien de sa psychologue Anna et de sa femme Charlotte, mène l’enquête pour écrire l’histoire de Kenneth, et exorciser son propre mal-être. Il interroge les maris des jeunes femmes décédées, la femme et le fils de Kenneth, et va même voir ce dernier en prison.

Mais sa blessure à la tête a laissé des séquelles : cauchemars, troubles de la mémoire et de la concentration.

Or la vieille machine à écrire commence à claquer la nuit, et fait apparaître des messages qui semblent émaner des jeunes mortes. Paul est de plus en plus troublé, lui-même et ses proches finissent par s’interroger sur son état mental.

En parallèle, on en apprend plus sur la psychologue de Paul. Anna vit avec son père qui perd la tête. La jeune femme qui conseille ses patients le jour se trouve parfois bien désemparée quand elle doit affronter sa vie propre vie. De plus, un de ses patients, Gavin, est un homme au profil inquiétant, s’immisçant dans la vie d’Anna et celle de sa patientèle, ce qui amène Anna à mettre en garde Paul et lui conseiller de se protéger.

Les histoires des différents protagonistes s’entremêlent pour apporter du piquant et semer le doute dans l’esprit du lecteur.

J’aime beaucoup les livres de Linwood Barclay. On y retrouve à chaque fois une cellule familiale complexe, les uns et les autres ayant des aspirations parfois contradictoires mais se soutenant dans l’adversité. Et des personnages qui gravitent autour, permettant à l’auteur de lancer le lecteur sur pas mal de pistes différentes. Jusqu’au dénouement ! J’avais trouvé une bonne partie de l’intrigue, mais j’ai été étonnée également par certains rebondissements, ce qui fait tout l’intérêt de ce polar.

Un bon divertissement.

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