Maryse Rivière
373 pages
Éditions Arthème Fayard, 2014
Prix du Quai des Orfèvres 2015
Deuxième lecture de la quatrième semaine du challenge The Black November 2018, thriller/policier écrit par une auteure française.
Alors… par où commencer… Bon allez… j’y vais!
Premièrement, je ne savais pas qu’il s’agissait de la suite d’un précédent roman policier. J’avais bien compris que certains faits s’étaient passés précédemment, mais quelquefois les auteurs utilisent des figures de style pour expliciter un peu le contexte. Que nenni ! J’ai enfin réalisé ma méprise au bout de 200 pages, durant lesquelles je me suis plutôt traînée, car pas vraiment embarquée par l’histoire.
Deuxièmement, l’histoire donc. Ce pouvait être très intéressant, avec Yann Morlaix, ce Français-libraire-tueur en série qui navigue dans un univers de citations et de gangsters depuis qu’il a pris la fuite pour l’Irlande et qu’il est devenu le convoyeur d’un chef local, ancien membre de l’IRA. Sauf que le personnage de Morlaix n’est pas suffisamment abouti à mon goût, et qu’on se perd dans ses vraies raisons de tuer.
Troisièmement, l’IRA. L’irruption dans le livre de l’armée révolutionnaire moribonde mais renaissante via une vengeance tardive, et la nécessité de faire disparaître une jeune femme pour ne pas laisser de traces, en faisant appel au tueur en série, tout cela m’a laissée de glace. Alors que le sujet mérite qu’on s’y arrête et qu’on le décortique un peu.
Quatrièmement, *attention spolier* le portefaix qui se retourne contre son patron, au nom de l’honneur pour sauver la demoiselle en détresse… Un peu trop convenu, non ?
Cinquièmement, je vais m’arrêter là…
Je suis très déçue car je pensais découvrir une histoire qui m’aurait embarquée, oui tous les ingrédients étaient en place pour me plaire : un érudit, tueur en série de surcroît, l’Irlande sur laquelle j’ai beaucoup lu précédemment, une coopération policière, une petite romance, des malfrats et un fond politique…. et là je suis restée à côté!
Dommage, l’idée de départ m’avait séduite. Ou alors peut-être ai-je lu trop de bons polars ces derniers temps et que celui-ci est en dessous pour moi. Il a dû séduire d’autres lecteurs, sans doute, puisque le livre a été primé!
Citations
« Les regards étonnés de ses dernières victimes lui revinrent à l’esprit : Deirdre, Aoife, Brigid, Aine enfin. Des noms d’héroïnes légendaires, car la beauté, comme le diable, peut se loger dans le détail. « Si je ne peux fléchir les Cieux, je remuerai les Enfers ». Ériger le crime en œuvre d’art, c’était mieux que le crime parfait. Pendant quelques minutes, l’artiste maîtrisait le monde, le dominait. »
« Devenir un criminel, ça ne se décrète pas, c’est une réponse adaptée à des circonstances particulières. Le premier passage à l’acte vous rentre dans la peau, vous laisse un goût de sang dans la bouche, et vous ne voyez plus la vie qu’en rouge et noir. »