Les Indes Fourbes

Scénario Alain Ayroles

Dessins et couleurs Juanjo Guarnido

160 pages

Éditions Delcourt, 2019

Je suis ravie d’avoir découvert grâce aux bibliothécaires ce roman graphique en grand format, comportant un prologue, trois chapitres et un épilogue… et qui pèse près d’un kilo !

Il conte à la première personne la suite des aventures du personnage de Don Pablos de Ségovie, roi des voleurs et des entourloupes, créé par Francisco de Quevedo.

Dans l’Espagne et l’Amérique du Sud au dix-septième siècle, le lecteur accompagne cet individu peu recommandable mais truculent à la recherche de la richesse qui lui permettra de vivre en observant consciencieusement un des commandements de son père : « Tu ne travailleras point » !

Filou de première classe, il nous fait traverser les océans et rencontrer des personnages hauts-en-couleurs, qui ne lésinent pas devant les exactions.

Au détour d’une situation cocasse, on croise l’Histoire, avec la main-mise de l’Espagne sur ces contrées éloignées qu’elle a colonisées et ses habitants asservis, et l’omniprésence de la religion catholique.

Outre le récit de ces aventures savoureuses jusqu’à la dernière page, le dessin m’a beaucoup plu. Les expressions des personnages, les paysages, les couleurs, qui passent du sombre au lumineux (avec une préférence pour les pages 71 à 73) selon les circonstances, apportent une crédibilité à l’histoire contée.

Un coup de cœur pour la richesse du scénario, la prise de risque à évoquer des personnages et une époque révolus et pour la magnifique mise en image : on ne s’ennuie pas une minute, voire on en redemande !

Citation

« Un jour chômé fut accordé aux Indiens des mines et des champs afin qu’ils puissent assister à ce témoignage de la puissance de la Couronne et méditer sur les bienfaits de la soumission. »

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