PAS DE PITIE POUR MARTIN

Karin SLAUGHTER

2009

Editions Grasset et Fasquelle

XxxxxxxxxxX

Un polar de Karin Slaughter, je saute dessus en général. Quand il est court – 150 pages, c’est rare. Quand en plus il est drôle, c’est encore mieux. Mais il est aussi gore, méchant, vicieux, c’est sans doute ce qui fait son attrait !

Martin Reed est… comment dire ? le souffre-douleur de sa génération de copains, de sa mère («A première vue, Evelyn Reed était l’essence même de la charmante vieille dame. Jusqu’au moment où elle ouvrait la bouche »), de ces copains qui sont devenus ses collègues, de sa subalterne qui le traite comme un chien, bref, il n’a rien pour plaire et en plus ne fait pas grand-chose non plus pour changer : «(…) son existence était toute entière placée sous le signe de la banalité, et la normalité avait toujours été son inatteignable horizon. Sa taille, son poids, son intelligence, tout en lui était moyen ; alors pourquoi donnait-il à ce point l’impression d’être toujours en dessous de la moyenne ? » .

Et ce qui est drôle, c’est qu’il travaille comme comptable dans une entreprise qui confectionne du papier hygiénique, et des produits sanitaires en général, d’où la superbe couverture du livre… avec du sang, hé oui, forcément, car c’est  tout de même une reine du polar qui écrit, et il y a eu meurtre ! Meurtre dont est très vite accusé Martin, car il s’agit d’une de ses collègues, qu’on retrouve du sang dans sa voiture, et qu’il est incapable d’expliquer ce qu’il faisait à l’heure de l’horrible crime.

Même la charmante fliquette Albada a dû mal à le disculper, et son avocat commis d’office qui semble avoir «douze ans » tant il fait jeune, n’est vraiment pas d’une grande efficacité.

Tous les clichés du mauvais polar sont dans ce livre : le pauvre type, la fliquette qui se raconte une vie, les méchants, le sexe, le meurtre, l’accumulation est exquise et on finit par souhaiter que ce pauvre type s’en sorte, juste pour une fois ! Mais est-il innocent ou coupable ?

Le ton est féroce, corrosif, l’intrigue est aussi là, mais l’humour est en prime (avec les têtes de chapitre extra longues à la façon des auteurs du 19ème siècle), alors on se laisse faire et on se surprend à être sans pitié pour Martin!

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