La mort est parfois préférable

Sasha Erbel

256 pages

Taurnauda, 8 septembre 2022

Fin de lecture 26 août 2022

Je remercie les Editions Taurnada pour m’avoir adressé le quatrième titre de Sasha Erbel en version numérique dans le cadre d’un service presse.

Pour ma part, je découvre cette auteure, policière de métier.

A la police judiciaire de Lille, quatre enquêteurs pour deux enquêtes très différentes : le major Yan, la seule femme, et « Granulé » recherchent le meurtrier d’un journaliste, tandis que Brath et Michel enquêtent sur deux suicides sordides et hautement improbables.

Le quatuor se connaît bien, le travail quotidien les rapproche. Ils enquêtent en parallèle, évoquent leurs trouvailles et envisagent un lien entre les deux affaires.

Certes, les recherches sont intéressantes, mais ce qui m’a le plus plu dans ce livre, ce sont les rapports entre les êtres, la sollicitude, l’empathie des uns envers les autres sous couvert des plaisanteries et des mots gouailleurs. Les personnages sont bien dessinés, notamment ceux de Brath et de Yan, l’un s’inquiétant de la transformation radicale de l’humeur de l’autre. Car Yan est au cœur du roman. La jeune femme, habituée à des conditions de travail difficiles, ne veut pas s’épancher sur les douleurs persistantes qui l’handicapent au quotidien, cette « Araignée » qui la grignote de l’intérieur.

Yan va apprendre petit à petit la valeur de la confiance. D’autant que sa maladie peut entraîner des conséquences radicales.

C’est inédit, me semble-t-il, dans un thriller, que de mettre en exergue une maladie purement féminine et c’est à souligner. Merci, Sasha Erbel !

Ce roman foisonne donc de thèmes divers au fur et à mesure des avancées des enquêteurs : milieu de la nuit, photographie, travail de reportage, psychologie de l’emprise, évocation de la mélancolie, cette affection plus grave que la dépression et bien sûr la maladie de Yan. J’y ai appris des choses, ce que je n’attendais pas forcément d’un thriller !

C’est bien écrit, voire poétique parfois :

« (…) J’adore la photographie. Autant la peinture ne me parle pas un seul instant, autant la photographie m’interpelle de par la profondeur des contrastes, les lumières, les expressions, ce qu’on peut lire dans le regard ou la posture d’un modèle.

– Surtout lorsqu’ils ne s’y attendent pas. On parvient à capturer l’insondable. L’essence même d’une pensée parfois indicible. Quelque chose qu’ils ne veulent pas dévoiler. L’objectif, lui, le fige et le révèle en toute subtilité. »

J’aurai donc plaisir à lire d’autres romans mettant en scène les policiers de Lille et Yan.

La mort est parfois préférable

Sasha Erbel

256 pages

Taurnauda, 8 septembre 2022

Fin de lecture 26 août 2022

Je remercie les Editions Taurnada pour m’avoir adressé le quatrième titre de Sasha Erbel en version numérique dans le cadre d’un service presse.

Pour ma part, je découvre cette auteure, policière de métier.

A la police judiciaire de Lille, quatre enquêteurs pour deux enquêtes très différentes : le major Yan, la seule femme, et « Granulé » recherchent le meurtrier d’un journaliste, tandis que Brath et Michel enquêtent sur deux suicides sordides et hautement improbables.

Le quatuor se connaît bien, le travail quotidien les rapproche. Ils enquêtent en parallèle, évoquent leurs trouvailles et envisagent un lien entre les deux affaires.

Certes, les recherches sont intéressantes, mais ce qui m’a le plus plu dans ce livre, ce sont les rapports entre les êtres, la sollicitude, l’empathie des uns envers les autres sous couvert des plaisanteries et des mots gouailleurs. Les personnages sont bien dessinés, notamment ceux de Brath et de Yan, l’un s’inquiétant de la transformation radicale de l’humeur de l’autre. Car Yan est au cœur du roman. La jeune femme, habituée à des conditions de travail difficiles, ne veut pas s’épancher sur les douleurs persistantes qui l’handicapent au quotidien, cette « Araignée » qui la grignote de l’intérieur.

Yan va apprendre petit à petit la valeur de la confiance. D’autant que sa maladie peut entraîner des conséquences radicales.

C’est inédit, me semble-t-il, dans un thriller, que de mettre en exergue une maladie purement féminine et c’est à souligner. Merci, Sasha Erbel !

Ce roman foisonne donc de thèmes divers au fur et à mesure des avancées des enquêteurs : milieu de la nuit, photographie, travail de reportage, psychologie de l’emprise, évocation de la mélancolie, cette affection plus grave que la dépression et bien sûr la maladie de Yan. J’y ai appris des choses, ce que je n’attendais pas forcément d’un thriller !

C’est bien écrit, voire poétique parfois :

« (…) J’adore la photographie. Autant la peinture ne me parle pas un seul instant, autant la photographie m’interpelle de par la profondeur des contrastes, les lumières, les expressions, ce qu’on peut lire dans le regard ou la posture d’un modèle.

– Surtout lorsqu’ils ne s’y attendent pas. On parvient à capturer l’insondable. L’essence même d’une pensée parfois indicible. Quelque chose qu’ils ne veulent pas dévoiler. L’objectif, lui, le fige et le révèle en toute subtilité. »

J’aurai donc plaisir à lire d’autres romans mettant en scène les policiers de Lille et Yan.

Histoires pour distraire ma psy

Jean-Louis Fournier

188 pages

Éditions Anne Carrière, 2007

Fin de lecture 13 août 2022

De Jean-Louis Fournier, je possédais quelques livres et en avais lus d’autres.

Ses petites histoires parlent directement au cœur des âmes sensibles.

Dans ce livre, il rapporte les histoires qu’il a – prétendument – racontées à sa psychanalyste pour la faire rire.

Il y commente aussi les réactions de la praticienne et ses propres réflexions sur elle, le transfert aidant.

Bien sûr, il y a des drames et les histoires sont majoritairement tristes (plusieurs relatives au suicide), voire terribles pour certaines. Ni la psy ni lui-même ne sont dupes : le narrateur y raconte ce qu’il ressent. Ainsi, certaines histoires font référence à d’autres facettes de l’auteur-réalisateur (Allô, c’est la Noiraude – L’oiseau vertigineux).

Sur deux ou trois pages en général, il dépeint un personnage, une situation, qui fait sourire ou pleurer. Il joue avec les mots – Lettre envoyée le 5 août en est un bel exemple -, avec les émotions, avec l’absurde (Interdit de mourir, Peur de déranger), de façon parfois crue mais surtout poétique (L’inconsolable, La villa malade)… parce que c’est bien souvent Le rire qui sauve.

J’ai eu plaisir à lire ce recueil d’une cinquantaine d’historiettes qui correspondent aux consultations tenues durant une année. J’y ai retrouvé ce que j’aime chez cet auteur, son impertinence, son écriture précise et son vocabulaire, l’art de dessiner les êtres avec des mots.

Les yeux d’Iris

Magali Collet

245 pages

Taurnada Éditions, novembre 2021

Fin de lecture 4 novembre 2021.

Je remercie les éditions Taurnada pour m’avoir adressé un exemplaire numérique de ce terrible roman dans le cadre d’un service presse.

Je découvre l’écriture et l’univers de Magali Collet avec ce livre. Et une quatrième de couverture réduite au minimum :

« Un meurtre et un suicide.

Trois hommes, trois femmes.

Des retrouvailles.

Un pacte.

Tout se paye, même l’amitié. »

Je n’ai donc pas envie de dévoiler trop d’informations, ce serait dommage.

Sachez cependant que ce thriller est constitué de récits parallèles. De constructions différentes : première ou troisième personne du singulier, qui égarent et trompent quelque peu le lecteur. Il y est question de violences diverses et d’un pacte de vengeance qui soude des amis, « à la vie, à la mort ».

Au tout début du livre, Morgane, exilée en Irlande, doit rentrer en urgence en France pour une mystérieuse raison. Elle réside en Provence chez son frère Frédéric, policier. Ils vont être invités chez d’anciens amis communs.

Deux couples, un petit garçon, un frère et une sœur. Avec ces retrouvailles, la vie de chacun déjà fort complexe va encore être bouleversée. Dans une atmosphère pesante, l’indicible se dévoile peu à peu, sous le regard du lecteur impuissant.

J’ai été profondément touchée par ce thriller psychologique. Les descriptions sont choquantes, sans fard, la violence intolérable. Addictif grâce à la construction littéraire, car Magali Collet balade le lecteur entre les personnages et les époques. Les mécanismes des violences, les réactions des victimes, totalement différentes en fonction de leur personnalité, tout est décrit de façon ciselée. Lu d’une traite, il m’a mise KO. J’ai dû laisser passer quelques jours avant de plonger dans un autre ouvrage.

C’est évidemment un coup de cœur. Et je vais me mettre à la recherche du précédent livre de Magali Collet, La cave aux poupées.

📚📚📚📚

⚠️ Mini-spoil à suivre ⚠️

Dans Les yeux d’Iris ce sont des histoires terribles qui se croisent, autour de la douloureuse question : peut-on vraiment se reconstruire après un viol ?

Certes, il s’agit d’un thriller. Mais au-delà de l’intrigue très bien ficelée, il fait également réfléchir à l’attention à porter aux proches dont le comportement se modifie de façon inopinée, et à l’accompagnement sur le long terme des victimes de violences, quelles qu’elles soient.