Véronique Olmi
CD audio lu par l’auteure
3 h 09 découpées en 15 plages, dont une interview de l’auteure de 26 minutes
Audiolib, 2015, Éditions Albin Michel, 2015
La quatrième de couverture est si explicite qu’il me semble plus simple d’en poster la photographie pour exposer le sujet du livre.
Je n’avais pas lu la quatrième de couverture car bien souvent sur les livres audio, elles sont plus explicites que sur les ouvrages papiers. Ça m’intéressait donc de découvrir un court livre écrit par l’auteure de Bakhita, lu et beaucoup aimé en 2018. Et de surcroît, qu’il soit lu par l’auteure elle-même, qu’elle puisse ainsi faire doublement passer ses intentions.
Mais j’ai eu quelques difficultés à rentrer dans l’histoire du fait de la voix de l’auteure. Bien qu’elle soit également écrivain de théâtre et comédienne, sa voix n’est, à mon sens, pas vraiment « radiophonique » et a gêné mon écoute. De plus, j’ai trouvé peu intéressant le début, sauf quelques réflexions de Nelly sur sa famille, ses enfants, son métier.
Le tournant du livre et d’une certaine façon une mise en abîme de son personnage principal intervient lorsqu’elle monte sur scène et se retrouve pétrifiée par ce spectateur inattendu.
Dès cet instant, le rythme est plus soutenu, une sorte de schizophrénie se met en place, Nelly la femme et Nelly l’actrice se dédoublent, semblent vivre des existences parallèles durant le premier acte de la pièce de théâtre. Il s’agit à mon avis du meilleur moment du roman : on vibre avec la comédienne, on voudrait la soutenir, l’aider à se lever, lui faire oublier la femme meurtrie pour ne plus se préoccuper que du jeu scénique.
Après cet acte, la narration perd à nouveau ce rythme, jusqu’au moment où Nelly décide de faire un choix quand à ce perturbateur, non seulement de sa vie de femme, mais aussi de sa carrière. Elle va le trouver pour lui signifier sa décision et on sent la tension lorsqu’elle se remémore leur passé commun, l’opportunité de l’avenir et les impossibilités qui s’offrent à eux.
À ce moment, la narration s’emballe, les mots sont des pulsations du cœur de la femme qui doute, et la femme prend le dessus sur la comédienne.
J’ai un avis très mitigé sur ce livre : des moments où je me suis franchement ennuyée, mon esprit vagabondant durant l’écoute. D’autres durant lesquels je me suis dit que j’attendais impatiemment de savoir pourquoi Nelly disait à son interlocuteur – réel ou imaginaire – de la gare de l’Est, qu’elle était « morte hier », que tout son univers s’était écroulé. D’autres encore où j’ai bien aimé en connaître plus sur le déroulement de la journée d’une comédienne, et sur ses ressentis : excitation, peur de perdre sa voix, son texte, nécessité de faire le vide pour ne se donner qu’à son personnage, obligation de faire face sur scène quoi qu’il arrive.
Et j’ai vraiment été happée par deux moments clés : comment Nelly doit affronter son spectateur inattendu, et la toute dernière scène.
Enfin, et c’est une première depuis que j’écoute des livres audio, un entretien avec l’auteure est placé en dernière plage (15) du CD. Durant vingt-cinq minutes, Véronique Olmi expose à la fois ses intentions d’écriture du présent ouvrage et son envie de porter elle-même la version audio, mais revient également sur d’autres livres et les sujets qui lui tiennent à cœur, sa manière de travailler. J’ai vraiment apprécié d’en apprendre ainsi plus sur l’auteure.