On dirait que je suis morte

Jen Beagin traduction Céline Leroy

281 pages

Éditions Buchet – Chastel, 2019

Je remercie Babelio et les Éditions Buchet-Chastel de m’avoir adressé ce premier livre de Jen Beagin, en masse critique privilégiée.

Mona vit à Lowell (Massachusetts), est blanche, parle anglais et, ce qui lui attire toujours des réflexions étonnées, est femme de ménage le jour. Le soir, elle distribue des kits pour les drogués du coin. Elle fait ainsi la connaissance de celui qu’elle appelle Monsieur Dégoûtant. Devenu clean, ils entreprennent une liaison, mais dévastatrice pour Mona, car M. Dégoûtant replonge vite. Il met d’ailleurs fin à leur relation et Mona, licenciée de son job, décide de réaliser le rêve de son ex-compagnon, en partant pour le Nouveau Mexique pour y monter son entreprise de ménage à domicile.

Là, elle rencontre ses voisins Nigel et Shiori, adeptes de la sérénité et qui veulent lui venir en aide pour rénover sa vie, ceux chez qui elle va faire le ménage Henry et sa fille Zoé, et Betty, la médium collectionneuse de poupées habillées de robes de mariée qui lui parle de son passé et lui projette un avenir funeste.

Enfin, Mona fait la connaissance d’un homme, Jésus, qui lui permettra sans doute de prendre une des meilleures décisions de sa vie.

Le ton est assez caustique, il y a des moments drôles (lorsque Mona parle de ses aspirateurs, notamment le dénommé « Gertrude » par exemple) mais c’est surtout très très trash!

Et trop délibérément pour moi. Pas assez de finesse, trop de superposition ou de juxtaposition de drogue, alcool et sexe. Malgré une écriture plutôt agréable et quelques jolis passages descriptifs, je n’ai pas réussi à m’attacher à cette héroïne toujours sur le fil, voyeuriste, qui farfouille dans les maisons de ses employeurs, vulgaire, dont on comprend que l’enfance n’a pas été simple et que cela peut expliquer les relations difficiles qu’elle entretient avec son père. On ne peut que souhaiter qu’elle reprenne enfin sa vie en main.

Mais vraiment, j’ai eu du mal à aller jusqu’au bout de ma lecture… J’ai souhaité finir très vite ce roman pour pouvoir passer à autre chose. Dommage, la forme narrative me plaisait bien.

Citations

« Il devint une présence fugace dans sa vie. Elle fantasmait sur lui plus ou moins tous les jours, en général pendant qu’elle passait l’aspirateur. Elle gagnait sa vie comme femme de ménage et la rêvasserie constituait une part vitale du bonheur que lui procurait ce job. »

« Ils supposaient que, d’une façon d’une autre, elle était souillée. Couverte d’opprobre. Qu’elle soit blanche, ait obtenu son bac dans un lycée catholique plutôt bon et ait choisi de devenir femme de ménage semblait dépasser leur entendement. »

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