Marie Talvat et Alex Laloue
310 pages
Éditions Plon, Collection Sang Neuf, 2018, Pocket, 2019
Fin de lecture 5 février 2020
Je remercie les Editions Pocket pour m’avoir permis de rencontrer les auteurs -fort sympathiques – durant l’Apéro Polar du 26 novembre 2019, et de me permettre ainsi de découvrir le fruit de leur collaboration.
Elle, c’est Pauline. Journaliste en quête d’amour.
Lui, c’est Arsène. Flic au fameux 36, Quai des Orfèvres.
Ils sont jeunes, inexpérimentés, et leurs routes vont se croiser quand la voisine de Pauline se fait sauvagement assassiner. Car c’est le groupe auquel appartient Arsène qui est chargé de l’enquête.
Et ils se plaisent. Trop sans doute.
Un récit à deux voix, qui relatent chacune les désillusions d’une jeunesse face à l’indicible et face à la vie tout simplement. Une plongée dans l’univers policier par un jeune auteur qui en a lui-même fait l’expérience, où comment mettre de côté sa personnalité quand seul le professionnel doit entrer en action. Cette ambivalence forte, qui n’est évidemment pas propre à cette profession, est cependant très bien traduite dans la narration du jeune homme.
Et sa compagne autrice soutient très bien la comparaison dans ce roman à quatre mains haletant, empli de violence et d’une recherche de tendresse désespérée.
Une écriture rapide, mais des descriptions qui m’ont plu (Paris la nuit), des propos actuels, quand la jeunesse confronte ses idéaux aux dinosaures du terrain, c’est percutant.
De jeunes auteurs prometteurs pour un livre bien ficelé !
Citations (et il y en aurait beaucoup ! )
« Je n’aurais même pas pensé qu’à ton âge tu n’as probablement pas la moindre idée de ce que tu fais, que tu es sans doute comme moi et comme tous ces jeunes à qui l’on a donné des responsabilités professionnelles qu’ils tiennent à bout de bras, et qui compensent leur manque d’expérience par une assurance qui sonne faux, alors qu’au fond d’eux-mêmes ils se sentent comme des imposteurs. »
« Cette nuit, les vapeurs d’alcool aidant, je me suis senti grisé par ces quelques lignes de flirt numérique, apanage d’une génération perdue pour laquelle il est plus facile de parler sexe face à un écran que face à deux iris bleus scintillants. »
Avec un petit supplément pour la description nostalgique du 36, quai des Orfèvres… « Quitter le 36, c’est, la mort dans l’âme, fermer la porte sur l’histoire pour en écrire une nouvelle, avec ce doute persistant : sera-t-elle aussi intense ? Rien n’est moins sûr. Beaucoup de flics ne veulent pas partir. »