Robert Galbraith
716 pages
Le livre de poche, 2013, nouvelle édition juin 2018
L’appel du coucou est le premier tome d’une réédition (à l’occasion de la diffusion d’une mini-série sur OCS) des trois livres mettant en scène Cormoran Strike, détective privé, et son assistante Robin, que j’ai gagnée lors d’un concours Facebook du Livre de Poche.
Je n’ai jamais accroché à la saga écrite des Harry Potter, m’attirant ainsi les foudres de mes filles… mais j’étais curieuse de voir ce que pouvait donner un polar sous la plume de JK Rowling.
Et je n’ai pas été déçue.
Cormoran Strike, caricature du détective privé, ancien militaire abîmé par la vie, est au bord du gouffre financier quand Robin, assistante envoyée par une boîte d’intérim, fait sa connaissance.
Le riche frère d’une jeune mannequin défenestrée, Lula, veut que Strike reprenne l’enquête sur la mort de sa sœur. En effet, alors que la police a conclu à un suicide, cet avocat pense que sa sœur a été victime d’un homicide.
Strike voit dans cette affaire l’opportunité de combler un peu ses dettes et s’attelle à la tâche avec l’aide de Robin, très contente de participer à son enquête à travers un Londres très bruyant et toujours en travaux. Mais où chercher ? Au sein de la famille d’adoption de Lula, de ses amis célèbres dont son fiancé drogué Evan, ou bien dans ses origines incertaines ? Les choses se compliquent quand un proche de la jeune femme meurt à son tour.
J’ai bien aimé l’ambiance du polar : le détective dans la panade personnellement mais qui réussit à démêler les fils de l’affaire ; la jeune assistante qui préfère trouver de l’intérêt dans son job plutôt que gagner plus ailleurs ; les riches et/ou célèbres personnages que Strike doit interviewer pour les besoins de l’enquête et pour lesquels seules comptent les apparences.
Et les relations qui se dessinent dans le partenariat naissant entre le baroudeur et la délicate mais pleine d’initiatives Robin, sont bien campées.
C’est finement analysé, les contrastes de classe sociale bien marqués (on en découvre un peu plus sur les origines de Strike au fur et à mesure), et l’humour est un plus dans ce livre sympathique, divertissant.
J’espère que les ouvrages suivants seront aussi plaisants.
Citations :
« Toutes deux étaient aussi lisses, impeccables et immaculées que des poupées à taille humaine fraîchement extraites de leur emballage en cellophane : d’une minceur de femmes riches, presque dépourvues de hanches dans leurs jeans serrés, elles étaient hâlées, luisantes, et presque cireuses (surtout au front), arborant une abondante chevelure sombre divisée par une raie bien droite au milieu, les pointes coupées avec une précision millimétrique. »
« Ursula et elle furent un instant distraites par une femme qui passait près de leur table, portant ce qui, aux yeux de Strike, ressemblait à un manteau crocheté par une vieille tante maladroite.
‘ Un trois-quarts Daumier-Cross, apprécia Ursula en plissant les yeux au-dessus de son verre de vin. Ils ont une liste d’attente d’au moins six mois.
– C’est Pansy Marks-Dillon, dit Tansy. Pas difficile d’être une des femmes les mieux habillées de Londres quand on a un mari qui pèse dans les cinquante millions !(…)’ »
« (…) elles ne s’étaient pas prémunies contre la violence et les hasards de la vie ; elles ne s’étaient pas ancrées à l’existence par des devoirs domestiques et des traites immobilières, du bénévolat de quartier, des maris sûrs et des enfants proprets. Aussi leur mort n’était-elle pas considérée comme « tragique » au sens où l’aurait été celle d’une mère de famille sérieuse et respectable. »