Dominique Richard
87 pages, et 5 pages postface de l’auteur
Éditions Théâtrales, 2004
Rosemarie Peccola apparaît dans Le journal de Grosse Patate » comme une petite fille timide et peu causante.
Le présent livre qui lui est consacré montre combien est importante la richesse intérieure de cette enfant qui a un peu grandi et se trouve à la croisée de l’enfance et de la pré-adolescence.
Les adultes (le professeur de danse qui lui fait recommencer infiniment les mêmes postures, le professeur de mathématiques qui ne s’exprime que dans un imparfait du subjonctif, très approximatif d’ailleurs! et même son propre papa) ne semblent pas comprendre Rosemarie, réfugiée dans son monde intérieur. Et elle aime Rémi, mais n’ose surtout pas s’en approcher.
Incapable de se faire des amis du fait de son manque d’assurance, elle fait appel à son imagination pour se créer un copain imaginaire dénommé « le garçon ».
Rosemarie entretient alors un dialogue avec lui comme s’il s’agissait d’un véritable ami, et ce dialogue intérieur avec un « être » bienveillant et, qui plus est, affublé d’un défaut de langage, va l’amener à s’affirmer au fil des saisons de l’année scolaire.
La petite fille rêveuse et solitaire, qui se sent en décalage avec les autres déjà passés de l’autre côté de l’enfance, et incapable de s’exprimer ouvertement au début de la pièce, va se muer en une toute jeune fille qui reprendra pied dans la réalité.
Dominique Richard explore à nouveau l’enfance, notamment ce passage qui peut s’avérer douloureux, qu’il peut être difficile de quitter pour un inconnu qui fait peur, les doutes sur soi et les autres et la découverte des premiers sentiments amoureux.
Une jolie découverte, qui m’a ramenée vers ma propre enfance.